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- Lutte ouvrière n°1799
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Mines de potasse d'Alsace - Stocamine : Des années de lutte
La combativité des mineurs d'Alsace, pouvant regrouper autour d'eux et cristalliser l'inquiétude des habitants de la région de Mulhouse en matière de santé à cause de l'accident de Stocamine, est évidemment pour quelque chose dans ce qu'ils viennent d'obtenir.
Cette combativité des mineurs ne date pas d'aujourd'hui. Les grèves ont été nombreuses dans le bassin potassique. Les accidents mortels ont marqué le bassin (900 morts depuis 1910). Les mineurs, par leur nombre (ils ont été jusqu'à 16 000 dans les années 1980) et leur combativité, ont joué un rôle politique et social important dans la région mulhousienne.
Mais c'est surtout depuis 1997, à l'approche de la fermeture annoncée des Mines de potasse, que les mineurs ont multiplié les actions, allant jusqu'à faire grève un jour par semaine pendant près de deux ans, se mobilisant à chaque visite d'une personnalité gouvernementale, s'adressant aux salariés de la région et particulièrement à ceux de Peugeot-Mulhouse, d'EDF ou de la SNCF et apportant encore leur soutien par leur présence ou celle de certains de leurs militants aux salariés d'autres entreprises du bassin en grève, que ce soient ceux de Décathlon, PPE ou de la bijouterie Delatour.
C'est à l'issue de ces luttes que les mineurs de potasse ont obtenu au printemps 2002 l'essentiel du plan social dont ils bénéficient aujourd'hui. C'est pourquoi, ils étaient déterminés à ce que l'incendie de Stocamine ne remette pas en cause ce qu'ils venaient d'obtenir.
Par ailleurs la lutte des mineurs a eu de l'effet sur les entreprises sous-traitantes des mines puisque par exemple les employés des ACRR, atelier d'entretien filialisé par les mines il y a de nombreuses années, en s'inscrivant dans le sillage de leurs luttes, ont vu leurs conditions de départ fortement améliorées ces dernières semaines.