Chaque salarié a de sérieuses raisons de se montrer inquiet sur l'avenir de sa retraite. Ceux du secteur public sont les prochains visés. La presse, emboîtant le pas au gouvernement, voudrait faire croire que les salariés du secteur public seraient des privilégiés parce qu'ils cotisent encore 37 ans et demi, alors que dans le privé il faut 40 ans de cotisation pour toucher une retraite à taux plein. Sauf que, il y a dix ans, les salariés du secteur privé cotisaient encore 37 ans et demi et que l'inégalité a été introduite en 1993, par Balladur. Si les cheminots et d'autres n'avaient pas réagi en 1995, les salariés du secteur public en seraient au même point que ceux du privé. Heureusement qu'ils ne se sont pas laissé faire !
Mais gouvernement et patronat reviennent à la charge. Il est fort probable que, échaudés par la mésaventure de Juppé en 1995, ils procèdent catégorie après catégorie, s'appuyant sur ce qui existe chez les uns pour s'en prendre aux autres, comme ils le font actuellement, en opposant ceux du public et ceux du privé. Ces derniers ont déjà pu constater ce que leur coûtait la réforme de Balladur. Pas seulement parce qu'ils doivent cotiser plus longtemps, mais bien plus du fait que leur retraite est calculée sur leurs salaires des 25 meilleures années, au lieu des dix.