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Péchiney : Moins d'emplois pour plus de profits
Le PDG Rodier vient d'annoncer la fermeture des usines Péchiney d'Auzat, Aubagne, Avallon et Provins. L'année dernière, il avait déjà décidé celle de Marignac, dans les Pyrénées, avec 200 emplois supprimés.
L'usine de production d'aluminium liquide d'Auzat pourrait fermer à l'été 2003 avec 214 suppressions d'emplois. Cela entraînerait l'arrêt des alliages de moulages de l'usine de Sabart (Tarascon-sur-Ariège) avec la suppression de 56 emplois (101 à l'effectif) et 13 emplois seraient supprimés aussi à Affimet Compiègne.
Péchiney, implanté depuis un siècle dans les Pyrénées, veut plier bagage après avoir fait la fortune de ses actionnaires. Des générations de familles ouvrières y ont laissé leur santé, leur vie parfois, pour produire de l'aluminium dans des conditions de travail très difficiles.
Pour le moment, l'usine Péchiney du plateau de Lannemezan est en sursis, mais sa fermeture est programmée à l'horizon 2005. En attendant, cette usine va récupérer les avantages du contrat énergétique d'électricité de l'usine d'Auzat fermée.
Pour la fermeture d'Auzat, Rodier invoque sa vétusté, son manque de rentabilité, sa pollution et son contrat d'électricité qui va devenir trop cher. Pourtant, l'usine d'Auzat ne perd pas d'argent, mais elle n'en rapporte pas assez selon la direction. Celle-ci n'a fait aucun investissement pour entretenir les installations qui sont maintenant à bout de souffle et dangereuses pour la santé du personnel.
La décision de fermeture a été reçue par le personnel comme un coup de massue. Et les opérateurs sont aussi choqués par la volonté de la direction d'aller vite pour fermer l'usine, dans six mois. Dans le passé, Péchiney a fermé d'autres usines en France, mais la direction mettait souvent plus de deux ans pour établir un " plan social " assurant le départ des anciens en préretraite et des reclassements pour tout le reste du personnel. Il n'y avait pas de " licenciement sec ". Le personnel d'Auzat a vraiment le sentiment qu'on veut rapidement le liquider.
Dans l'emballage aussi, Péchiney ferme l'usine Softal à Aubagne (60 salariés), les usines TPI Emballage d'Avallon (133 salariés) et de Provins (130 salariés). Le PDG détruit l'emploi pour assurer les profits des gros actionnaires capitalistes.
Depuis 1996 en effet, Péchiney réalise de gros bénéfices, 233 millions d'euros en 2001. En 2002, il annonce une perte comptable de 50 millions d'euros mais il a provisionné 164 millions d'euros. De plus Péchiney continue d'acheter des usines comme Soplaril et le groupe britannique Corus avec 5 400 salariés. Rodier ferme des sites d'emballage en France mais ouvre une usine au Mexique.
Pour satisfaire une rentabilité de 15 % pour les actionnaires, la direction de Péchiney augmente le chômage, ruine des villes et des vallées.
Pour empêcher cela, samedi 8 février, les travailleurs de Péchiney Auzat et la population de Tarascon ont manifesté contre la fermeture. Seule la mobilisation la plus large des travailleurs pourra faire obstacle aux plans de Péchiney.