Miribel (Ain) : Manifestation contre les licenciements10/04/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/04/une1810.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Miribel (Ain) : Manifestation contre les licenciements

Mercredi 2 avril, plus de 200 travailleurs des cantons de Miribel et Montluel, dans l'Ain, ont manifesté contre les licenciements, les renvois d'intérimaires, les fermetures d'ateliers programmés dans plusieurs entreprises de la région: Lejaby, Toray, Carrier, Philips...

Cette manifestation était à l'initiative des militants de la CGT des entreprises directement touchées par les licenciements et qui sont conscients qu'il ne faut pas rester isolé et subir, chacun de son côté, les attaques de son patron. Elle a démarré devant l'usine Toray où plus de 100 licenciements sont annoncés. Cette ancienne usine Rhône-Poulenc est un peu un symbole pour les villes alentour parce que, depuis 80 ans qu'elle est installée, tout le monde connaît quelqu'un qui y travaille ou y a travaillé.

Scandant: "C'est pas les licenciés qui vont pouvoir payer les futurs retraités" ou encore: "Un emploi local, pas un plan social", les manifestants voulaient montrer que la solidarité est bien vivante. Pour beaucoup, c'était leur "première manif" et les plus anciens disaient n'avoir jamais vu ça dans les rues de Miribel.

Le slogan "Où sont les subventions pour nous embaucher? Elles sont dans les poches des patrons qui veulent nous licencier!" s'adressait aux pouvoirs publics. Pour voter des subventions au patronat, ils n'ont pas d'hésitations. Mais quand il s'agit d'empêcher des licenciements, ils se déclarent impuissants.

Une partie des ouvriers postés de Toray est bien décidée à s'opposer aux licenciements ou -au minimum- à en réduire le nombre. Les postés sont un peu moins touchés que les employés à la journée par le plan de la direction (36 postes sur les 107 suppressions). Mais pour eux, il sera tout simplement impossible de faire tourner les ateliers en supprimant autant de postes. Et puis ils veulent aussi des mesures pour que des travailleurs âgés et volontaires puissent partir à la retraite et que les plus jeunes ne se retrouvent pas à l'ANPE. Jusque-là, la direction ne voulait pas en entendre parler.

Le 31 mars, jour d'un nouveau CE, les ateliers ont massivement débrayé une heure et demie en fin de poste. Dès le surlendemain, la direction revenait sur la suppression d'un poste par équipe dans deux ateliers. Cela fait déjà huit emplois de sauvés. C'est là un premier recul.

Depuis les premières annonces de licenciements, la direction entretenait une menace de fermeture complète si la moindre grève éclatait. Ce n'était bien sûr que du chantage. Du coup, pour de nombreux travailleurs, il devient envisageable d'obtenir plus.

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