Des semaines de guerre, les hôpitaux d'Irak ont gardé des milliers de blessés. Mais ils n'ont rien pour les soigner. Et ce n'est pas uniquement dû aux pillages, même s'ils ont aggravé la situation. Les médecins manquent de tout: de lits, de linge, de médicaments, de désinfectants, de seringues, de personnel aussi. Mais surtout, le manque d'eau et d'électricité empêche de donner les soins les plus élémentaires dans des conditions d'hygiène convenable, et empêche presque toute intervention chirurgicale. De nombreux blessés, qui auraient pu être sauvés, meurent faute de soins.

Face à cette détresse, les armées d'occupation ne font rien. Venues soi-disant pour libérer les Irakiens, elles sont indifférentes à leur souffrance. Du matériel médical et des médicaments sont stockés de l'autre côté de la frontière, au Koweït, mais les organismes humanitaires doivent attendre pour les acheminer que la situation soit « sous contrôle », c'est-à-dire que le feu vert leur soit accordé par les militaires. De même, les troupes de la coalition sont venues avec des hôpitaux de campagne complètement équipés pour soigner leurs blessés. Quelques Irakiens n'y ont été admis que pour soigner des maladies bénignes; les milliers de blessés dont l'armée d'occupation est responsable, eux, n'ont droit à aucun soin.

Et cela n'empêche pas les généraux et les politiciens qui les commandent de continuer à parler de leur rôle « humanitaire » en Irak !