BAM Le Cannet (06) : - En grève25/07/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/07/une1825.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

BAM Le Cannet (06) : - En grève

Du jeudi 17 juillet au samedi 19 à midi, les 75 ouvriers de production de la BAM (Blanchisserie des Alpes-Maritimes) se sont mis en grève lors de négociations salariales, où les augmentations proposées par le patron n'atteignaient même pas la hausse du coût de la vie.

Ils en avaient assez de la rapacité de ce membre doré de la jet-set des Alpes-Maritimes, propriétaire notamment du grand hôtel Westminster de Nice en plus des trois blanchisseries situées l'une au Cannet, l'autre à Menton et la troisième, Belisa, à La Bocca.

Les travailleurs gagnent un salaire de 854 euros net pour 35 heures de travail. Les plus anciens avaient obtenu, après une grève en 1999, des salaires de 915 euros net. Pas de quoi s'offrir un séjour à l'hôtel Westminster !

Les locaux de la blanchisserie, chauffés au soleil, rendent l'air ambiant difficilement supportable. Aucun système n'est prévu pour le rafraîchir. L'odeur du linge sale, l'humidité et les vapeurs des produits qui se dégagent du lavage ajoutent à la pénibilité du travail.

Tout cela a poussé à bout les salariés qui se sont mis en grève, revendiquant une augmentation de 122 euros, le rétablissement des primes d'ancienneté et de vacances ainsi que du 13e mois supprimés depuis 1994 sous prétexte de "sauver l'entreprise".

Les grévistes étaient déterminés et disaient que, vu leurs salaires, ils n'avaient rien à perdre. Des travailleurs de Belisa et de l'usine de Menton se sont mis eux aussi en grève, soutenus par la CFDT et la CGT.

A partir de vendredi, des bruits ont couru que la grève allait entraîner la fermeture de l'usine et que déjà de gros clients, les hôtels Accor et Majestic, quittaient l'entreprise. Des clients, restaurateurs par exemple, venaient réclamer leur linge propre. Une maison de retraite a demandé d'avoir pitié des personnes âgées. Jusqu'au juge du tribunal de commerce qui est venu débattre longuement de la fermeture éventuelle de l'entreprise et du chômage qui en résulterait !

Bref, ce fut un défilé de ceux qui ne supportaient pas de voir les travailleurs réclamer leur dû. Mais la grève s'est poursuivie malgré tout vendredi et samedi matin.

Samedi matin le patron a proposé 45 euros d'augmentation brut par mois, 120 euros de prime pour tous à la reprise du travail et a promis de rétablir la prime d'ancienneté en trois fois d'ici 2005. La CFDT a signé cet accord, tandis que la CGT quittait la salle.

Les grévistes présents ont voté pour la reprise du travail par 20 voix contre 10. Les grévistes de Menton qui n'avaient pas été consultés ont dû reprendre le travail.

Au bout de deux jours et demi de grève, les travailleurs ont gagné une petite augmentation, encore loin du compte certes, mais sans rien perdre. Aussi la bonne humeur régnait-elle ce lundi et le travail n'a-t-il repris qu'avec modération.

Il reste à résoudre bien des problèmes de salaire et de conditions de travail. Par contre, il s'est vite avéré que les hôtels Accor et Majestic n'avaient pas rompu leurs contrats, et que ce bruit n'était qu'un mensonge. Fort utile à savoir pour la prochaine fois !

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