Nos lecteurs écrivent - Combs-la-Ville (Seine-et-Marne) : La population et les facteurs résistent24/10/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/10/une1838.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Nos lecteurs écrivent - Combs-la-Ville (Seine-et-Marne) : La population et les facteurs résistent

Juste avant les vacances d'été, la direction de La Poste a annoncé sa volonté de regrouper la distribution et l'acheminement du courrier des communes de Combs-la-Ville, Lieusaint et Moissy-Cramayel sur un même site, "Moissy centre de distribution", nouvelle structure d'un coût estimé d'un million d'euros. Comment une commune de 20 953 habitants, avec un bureau de poste récent, où tout le premier étage (plusieurs centaines de mètres carrés) est inoccupé depuis des années, peut-elle se priver du dernier service public présent sur place, en dehors des services communaux et des écoles? On veut faire de Combs-la-Ville une ville dortoir.

Par cette délocalisation, La Poste compte bien supprimer quelques emplois (cinq personnes pour Combs) et ainsi rationaliser un gros investissement, avec peut-être une opération immobilière juteuse par la vente des locaux de Combs, situés dans un petit centre commercial où le prix du mètre carré est cher. Pour cela on n'hésitera pas à faire aller une population importante et vieillissante à 5 km, voire plus en cas de problèmes de distribution, de mise en instance ou pour relever sa boîte postale. Par ailleurs, les facteurs ne pourront plus, du fait de la séparation de la distribution et des guichets, rendre des services aux personnes âgées, comme par exemple leur acheter leurs timbres ou leur retirer de l'argent au guichet. On n'hésitera pas non plus à faire circuler, à des heures de grande affluence, des facteurs à scooter ou mobylette sur une voie de 5 km très fréquentée, dangereuse, pas éclairée et que l'on prévoit de passer en quatre-voies dans peu de temps. Les accidents et chutes en hiver risquent de se multiplier.

Les préposés et leurs organisations syndicales se mobilisent et, au moyen d'une lettre d'information et d'une pétition, sollicitent le soutien de la population. Pour l'aménagement et le maintien du service sur place, un comité d'usagers informe. Une délégation du service acheminement-distribution demande à être reçue par la direction départementale, afin de proposer une solution locale à cette réorganisation. L'opposition au projet est grandissante et les premières manifestations de refus de la délocalisation sont très encourageantes.

C'est bien là la concrétisation d'années de politiques néfastes, qui visent à faire systématiquement des économies sur les services publics. Nous avons là un exemple local de la politique de Raffarin. Cette société qui ne songe qu'au profit individuel et immédiat n'est pas la nôtre et n'a pas d'avenir.

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