Les buralistes sont partis en guerre contre la politique du gouvernement qui multiplie les hausses successives du prix des cigarettes. Celles-ci touchent en particulier les bureaux de tabac des régions frontalières, dont la clientèle a la possibilité de s'approvisionner à meilleur coût de l'autre côté de la frontière. Et bien que le tabagisme constitue un réel problème de santé et cause chaque année des dizaines de milliers de morts, on peut comprendre leurs réactions face à des décisions qui ont manifestement été prises sans se soucier, avant qu'ils ne protestent, des conséquences que cela pourrait entraîner sur leur niveau de vie, ni d'une possible reconversion.
Mais il n'y a pas que les buralistes qui sont victimes de décisions prises sans se soucier de leurs conséquences humaines. Depuis des années, les plans de suppressions d'emplois succèdent aux plans dits "sociaux", des centaines de milliers de travailleurs ont été réduits au chômage, voire à la misère, sans même que les responsables puissent invoquer l'excuse d'agir dans l'intérêt de la santé publique. Ils ont pris ces décisions pour des raisons ouvertement égoïstes, pour que les entreprises dont ils sont les dirigeants ou les gros actionnaires puissent faire encore plus de profits. Et ils l'ont fait avec la bénédiction des gouvernants du moment, de gauche comme de droite.