Le ministre de l'Éducation nationale, Luc Ferry, a exprimé le souhait que les enseignants en économie soient davantage liés au monde de l'entreprise, en faisant des stages. Le Medef est partie prenante de cette initiative. Il vient d'organiser une «université d'automne» qui s'est tenue les 23 et 24 octobre dans l'un des principaux lycées parisiens, le lycée Louis-Le-Grand. Deux cents enseignants, triés sur le volet, y ont entendu les PDG de Danone, Total, Axa, Peugeot ou de la BNP leur parler du rôle -à les en croire très positif- que jouent les entreprises dans le cadre de la mondialisation. Comme le disait un représentant de l'Association des professeurs de sciences économiques et sociales, propos rapportés par Libération, «Il ne s'agissait visiblement pas d'une formation mais de lobbying».

Il n'y a pourtant vraiment pas besoin de cette mise en condition. L'enseignement, et particulièrement l'enseignement de l'économie, est déjà largement influencé par la logique de la concurrence et des lois du marché, souvent présentée comme la seule forme d'économie possible. Des étudiants en économie, rejoints par plusieurs professeurs, avaient d'ailleurs lancé, il y a trois ans, une pétition contre cette présentation unilatérale de l'économie et réclamaient le droit de parler des conséquences néfastes, et même désastreuses, du système économique dominant.

Le gouvernement fait précisément l'inverse... transformant les enseignants en propagandistes.