Air France Industrie (Orly) : Grève chez Rénosol, un exemple à suivre18/12/20032003Journal/medias/journalnumero/images/2003/12/une1846.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Air France Industrie (Orly) : Grève chez Rénosol, un exemple à suivre

A Orly Nord, les travailleurs de Rénosol s'occupent du nettoyage et de la manutention dans les hangars de la Grande Visite (GV), là où Air France fait procéder au grand entretien de ses avions (Boeing 747, Airbus A 340...). Depuis des mois, la direction de Rénosol fait traîner en longueur les discussions sur la revalorisation des salaires. Aussi quand elle a parlé de ne les augmenter que de 0,15 euro de l'heure, alors que les salaires sont au niveau du smic, les travailleurs de cette entreprise ont pris le coup de sang et se sont tous mis en grève totale.

Ils réclament une revalorisation d'au moins 0,35 euro de l'heure, une prime d'insalubrité de 30 euros par mois, le paiement à 100% des heures de nuit à partir de 21 heures et la même convention collective, que l'on soit balayeur ou manutentionnaire avion.

Rénosol est une filiale d'Onyx, elle-même filiale de Véolia (ex-Vivendi), elle fait donc partie d'un grand groupe qui aurait largement les moyens de satisfaire les revendications des grévistes. Quant à Air France, elle tente d'expliquer aux travailleurs de la GV que ce conflit ne la concerne pas, ce qui ne l'a pas empêchée de tenter à plusieurs reprises de briser cette grève.

Ainsi jeudi 11 décembre, au moment du repas du soir, des cadres et agents de maîtrise d'Air France Industrie ont tenté, sans succès, de dégager un Boeing 747 pour le sortir du hangar, ce que font d'habitude les travailleurs de Rénosol. Le lendemain, c'est un commando composé de cadres de Rénosol sous la conduite d'un responsable d'Air France qui a tenté, par l'intimidation, de faire effectuer le travail par des travailleurs recrutés sur d'autres chantiers Rénosol. Mais devant la détermination des grévistes soutenus par des syndicalistes CGT d'Air France Orly, ce commando a dû battre piteusement en retraite. Lundi 15 au matin, ce fut le tour de la direction de la GV de tenter de faire faire le travail par des intérimaires embauchés pour la circonstance. Mais là aussi, sans succès, car la pression des grévistes et l'intervention de l'inspection du travail ont obligé la direction de la GV à y renoncer.

Finalement, la direction de Rénosol a été contrainte d'ouvrir des négociations lundi après-midi. Si elle n'a pas lâché grand-chose sur le taux horaire (0,19 euro au lieu de 0,15) elle a en revanche accepté le paiement des heures de nuit à 100% à partir de 21 heures. Tous les travailleurs verront donc leur salaire augmenter d'au moins 46 euros. Quant aux balayeurs qui vont passer dans la même convention collective que les manutentionnaires avion, c'est un 13e mois qu'ils vont obtenir.

Alors, ce qui n'était pas possible pendant des mois l'est devenu après cinq jours de grève et d'occupation. Et même si tout n'a pas été obtenu, ce qui l'a été constitue un encouragement et un exemple à suivre pour les travailleurs d'Orly Nord, qu'ils soient d'Air France ou d'entreprises sous-traitantes.

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