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Leur société
L'escroquerie de la CRDS
Instituée en 1996 par Juppé, la Contribution au remboursement de la dette sociale devait être supprimée en 2009 mais Jospin décida sa prolongation jusqu'en 2014. Raffarin use du même procédé pour la prolonger encore et même la pérenniser. Car cette fois, il n'est même plus question de fixer de limite à sa perception. Ce prélèvement de 0,5% sur tous les revenus est censé rembourser à l'État les dettes de la Sécurité sociale qu'il a reprises à son compte ainsi que les emprunts que la Caisse d'amortissement de la dette sociale, la CADES, effectue sur les marchés financiers pour combler le déficit de la Sécurité sociale lorsque l'État ne le comble pas.
Mais la CADES rembourse les dettes et paye les intérêts. C'est ainsi que pour la première dette de 16,7 milliards de francs à rembourser à l'État, la CADES a versé à celui-ci 25 milliards. Et quand l'État oblige la CADES à emprunter sur les marchés financiers, c'est à un taux supérieur à celui que l'État lui-même pourrait obtenir. Ce sont quelque 1,4 milliard d'euros qu'elle consacre chaque année au service de sa dette sur les marchés financiers.
Le projet du gouvernement de prolonger le système signifie que les assurés sociaux vont avoir à supporter la charge de ces intérêts financiers à vie. Comme si ce que les travailleurs payent pour l'assurance- maladie devait aller enrichir les institutions financières...
Mais de cela, les gouvernements n'ont cure, eux qui ont singulièrement mis à profit ce montage financier imaginé par Juppé, non seulement en se faisant payer aussi de confortables intérêts mais en puisant carrément dans la caisse, comme l'ont fait et Jospin (pour 400 millions d'euros) et Raffarin (pour 2,4 milliards d'euros) alourdissant encore les dettes de la CADES !
En fait, plus il y a de caisses, de fonds -un autre vient tout juste d'être créé pour les personnes âgées- plus les transferts financiers sont complexes et obscurs, et plus les salariés sont volés !