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Leur société
TVA sociale : Cadeau pour les patrons aux frais des consommateurs
Sarkozy a annoncé qu'il était partisan que soit étudiée "sans a priori" l'idée d'une TVA sociale qui consisterait à baisser, voire à supprimer, ce que l'on appelle les charges sociales -charges salariales et patronales- pour les remplacer par une hausse importante de la TVA, qui pourrait atteindre 25% au lieu de 19,6% actuellement.
Sarkozy s'adressait aux sénateurs, dans le cadre d'un débat sur une réforme éventuelle des prélèvements obligatoires: les impôts et les charges sociales. Ce projet de TVA sociale est activement défendu au Sénat, depuis des mois, par des sénateurs de droite. Mais on trouve une proposition quasiment identique dans le programme du Front National.
Le patronat est très favorable à cette idée et met en avant une série de fausses bonnes raisons en faveur de la baisse des charges sociales et de la hausse de la TVA: cela entraînerait, dit-il, une baisse de la part salariale, ce qui, ajoute-t-il, leur permettrait d'embaucher, vendre des produits moins chers à l'exportation, être mieux protégés contre la concurrence des produits étrangers... En baissant le coût du travail en France, cela leur permettrait de protéger les emplois et d'éviter de nouvelles délocalisations, affirment-ils sans honte.
Enfin, les salariés verraient peut-être les prix monter, puisque la TVA augmenterait, mais comme les salaires progresseraient dans le même temps, puisqu'on ne retiendrait plus de charges sociales, prétendent les défenseurs de ce projet, il n'y aurait pas de changement. En somme, on voudrait nous faire croire que cette recette miracle permettrait de financer la protection sociale sans que personne n'ait à la payer!
En réalité, pour financer la protection sociale, il faut d'une manière ou d'une autre y consacrer une partie de la richesse produite par les travailleurs. Mais pourquoi faudrait-il le prélever sur les revenus de ceux-ci, sous forme d'une taxe alourdie? Il serait plus simple et plus juste de la financer sur les profits des actionnaires. Le projet de Sarkozy vise au contraire à en libérer le patronat et à en faire supporter le coût par les seuls salariés, en prétendant hypocritement que ce qui est bon pour le patronat l'est aussi pour le reste de la population.