Contrairement à Citroën Aulnay, autre usine du groupe PSA située en région parisienne, qui était fermée le lundi de Pentecôte, à Poissy où travaillent 9000 personnes, intérimaires compris, la direction a décrété le jour férié travaillé obligatoirement.

Le mécontentement s'était exprimé les semaines précédentes, lors d'assemblées organisées sur les temps de pause dans plusieurs secteurs de l'usine. C'est pourquoi la CGT avait distribué un tract et appelé les ouvriers à faire grève ce lundi de Pentecôte.

Lundi matin en début de poste, quelques rassemblements ont été organisés. Mais c'est en équipe d'après-midi que le mécontentement s'est surtout exprimé. Aux Presses, où travaillent une centaine d'ouvriers par équipe, le travail était quasiment arrêté. Et à une cinquantaine, rejoints par plusieurs dizaines de travailleurs du Montage, les grévistes ont organisé un défilé dans les ateliers qui a duré plus de quatre heures et qui a regroupé au total plus de 200 personnes. Le défilé était dynamique. Les slogans repris étaient: «La force des travailleurs, c'est la grève», «Non au travail gratuit», ou encore «C'est sur les profits qu'il faut prendre l'argent».

Puis les manifestants se sont regroupés dans le hall central de la direction et à une centaine ont décidé de monter dans le bureau du directeur du personnel, qui s'y est enfermé.

Les seuls bénéficiaires de cette journée de travail obligatoire sont les patrons. Mais à Poissy, ce jour «férié» n'aura pas été vraiment un jour de fête pour la direction.