n°1920 du 20/05/2005

L’éditorial

Non à la Constitution, et non à la régression sociale

Ceux qui essaient de nous vendre le projet de Constitution européenne vantent ce qu'ils appellent l'Europe sociale. Jusques et y compris Chirac, Raffarin, Sarkozy, tous ces gens qui, depuis trois ans qu'ils sont au gouvernement, portent coup sur coup aux travailleurs. Mais depuis vingt ans, la prétendue Europe sociale de tous les gouvernements qui se sont succédé, c'est le chômage qui s'aggrave, les salaires qui stagnent, le pouvoir d'achat qui baisse, la précarité qui se généralise, la pauvreté qui s'étend.

En guise de progrès social, le monde du travail en est revenu au niveau de vie d'il y a cinquante ans. Ceux parmi les travailleurs qui ont entre 40 et 60 ans ont subi nombre de reculs. Et combien d'entre eux les ont subis brutalement, par suite d'un licenciement qui les a privés de travail pendant des mois et parfois pendant des années, pour retrouver ensuite un emploi précaire avec un salaire dérisoire? Tous les travailleurs, ceux des chaînes de production bien sûr, mais aussi ceux des bureaux, des hôpitaux ou des grands commerces, ont senti dans l'accélération du rythme de travail, les cadences de plus en plus dures, la morgue croissante de l'encadrement, le mépris des patrons. Et pour les jeunes travailleurs, ceux qui ont vingt ans, il apparaît presque normal de commencer sa vie professionnelle comme chômeur ou de galérer de petits boulots en petits boulots, avant de trouver une embauche - mais seulement comme intérimaire ou en CDD.

n°1920

20/05/2005