La Poste à l’heure des suppressions d’emplois15/07/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/07/une1928.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste à l’heure des suppressions d’emplois

8650 emplois supprimés en 2004, 5000 en 2003: année après année, La Poste supprime des emplois. Un départ en retraite sur deux n'est pas remplacé et ne le sera pas dans les années à venir. La Poste se vante de pouvoir, par cette simple opération, supprimer 50000 emplois d'ici 2 010, soit un cinquième des effectifs actuels.

Tous les services sont touchés, depuis les petits bureaux ruraux fermés les uns après les autres, 70 pour la seule année 2004, ou remplacés par des points de contact tenus par un commerçant ou un employé municipal.

Dans les banlieues des grandes villes, de plus en plus fréquemment les heures d'ouverture des bureaux de poste sont limitées aux moments de plus grande fréquentation, allongeant encore le temps d'attente pour les usagers et contraignant les employés à des horaires de travail répartis par tranches entre 8 heures et 19 h 45. Les centres de tri départementaux sont remplacés par des centres de tri régionaux, plus mécanisés et plus performants, mais sans conséquence bénéfique pour l'acheminement et la distribution du courrier. La Poste réduisant le nombre de facteurs (un millier de moins sur 5000 pour la seule ville de Paris), le courrier s'accumule en attente dans les bureaux, faute de bras et de jambes pour le distribuer. Ainsi, des lettres recommandées peuvent rester deux ou trois jours dans les casiers avant d'être présentées à leur destinataire.

Les objectifs de La Poste sont simples et clairs: augmenter «l'indice de productivité» et permettre de dégager de plus en plus de bénéfices, la rendant en tout ou en partie privatisable, car attractive pour d'éventuels actionnaires. C'est le chemin déjà emprunté par d'autres Postes européennes, comme la Deutsche Post partiellement privatisée et qui devrait l'être totalement d'ici trois ans.

Cette réorganisation de La Poste, si elle est nuisible pour les petits usagers et les postiers, est par contre lucrative pour les plus hauts cadres qui la mettent en oeuvre. Dix d'entre eux ont augmenté l'an dernier leur salaire de 21%. Malgré cette revalorisation significative, ces salaires demeureraient selon la direction de La Poste très inférieurs à ceux perçus par les dirigeants d'entreprises privées. Est-ce ce qui explique l'intérêt montré par les dirigeants de La Poste pour la privatisation de ce service public?

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