Vosges : Les patrons du textile pleurent la bouche pleine21/07/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/07/une1929.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Vosges : Les patrons du textile pleurent la bouche pleine

Le patronat du textile est passé maître dans l'art d'obtenir des aides publiques. Après le «plan Vosges» de Raffarin en 2003 (76 millions d'euros), un «plan d'urgence textile 2005» vient d'être lancé.

Destinés à financer la formation de salariés licenciés, quatre millions d'euros sont ainsi mobilisés par l'État et les collectivités pour aider les patrons à faire passer en douceur les licenciements. Et le gouvernement vient de retenir, parmi les «pôles de compétitivité» un «pôle fibres naturelles» centré sur les Vosges, un moyen de plus pour subventionner les patrons du secteur.

Pendant que ceux-ci reçoivent des subventions, les licenciements ont continué. Dans la seule ville de Remiremont, la filature Madeleine Création vient d'être liquidée, et Lohmann et Rauscher (des textiles pour le secteur médical) ferme son atelier de production, ce qui supprime quarante emplois. La région de Gérardmer-Remiremont est donc particulièrement touchée.

Dans les Vosges, les effectifs salariés du textile sont passés de 30000 salariés dans les années soixante à moins de 5000 aujourd'hui. Pendant la même période, la production n'a diminué que de 15%. L'accroissement de la productivité qui en a résulté a assuré les profits des grandes fortunes locales: les Dubief (tissage Tenthorey) et les Saillet (tissage Moulins-Thillot).

Après la levée des quotas en janvier, les syndicats CGT et CFDT des Vosges ont signé une pétition commune avec les organisations patronales, adressée à la Commission européenne pour réclamer le rétablissement des clauses protectionnistes contre les importations chinoises, comme si c'étaient les travailleurs chinois qui étaient en cause et pas la rapacité du patronat local. En attendant, les travailleurs et les militants restent confrontés à l'arrogance patronale. Dernier exemple en date, le patron du tissage Lévêque, à Saint-Maurice-sur-Moselle, a osé proposer aux travailleurs qu'il licenciait des mutations en Roumanie à 135 euros par mois!

Puisque les patrons estiment qu'on pourrait vivre avec ça, voilà à quoi il faudrait réduire leurs revenus!

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