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Israël : Sur fond de racisme et de terrorisme d’État
Jeudi 4 août, dans une ville arabe du nord d'Israël, un soldat de 19ans est monté dans un bus et a ouvert le feu, tuant le chauffeur, deux étudiantes et un homme de 55 ans, avant d'être lynché par la foule.
Ce terroriste, sympathisant de l'extrême droite religieuse, avait déserté en emportant son arme, pour protester contre le retrait israélien de la bande de Gaza. Sa famille inquiète avait à plusieurs reprises contacté l'armée pour indiquer où il se trouvait et pour demander que son arme lui soit retirée. En vain.
Cet attentat antiarabe, qui n'est que le dernier d'une longue série, a suscité l'indignation de la population arabe d'Israël. Un appel à la grève a été lancé. Plus de 20 000 personnes ont suivi les funérailles des quatre victimes.
Le Premier ministre, Ariel Sharon, et plusieurs membres du gouvernement ont aussitôt condamné l'attentat et exigé une enquête prioritaire des services de sécurité. On se rappelle pourtant les provocations anti-arabes de Sharon à Jérusalem, qui ont suscité la seconde Intifada, et sa politique constante de colonisation et d'annexion en Cisjordanie.
Eh bien le même Sharon a déclaré dans un communiqué: «Il s'agit d'un acte vil d'un terroriste juif assoiffé de sang qui a voulu porter atteinte à des citoyens innocents.» Il a présenté ses condoléances aux députés arabes du Parlement. Le ministre de l'Intérieur, lui, a dénoncé une provocation visant à faire échouer le plan de retrait de la bande de Gaza.
Le gouvernement israélien veut à tout prix éviter des mouvements de révolte et des émeutes en Israël même. À la différence des Arabes palestiniens des Territoires occupés, les Arabes israéliens ont la qualité de citoyens d'Israël, même si ce sont des citoyens de seconde zone, premières victimes du chômage, de la pauvreté, du manque d'infrastructures et de toutes sortes de discriminations.
Mais Sharon aura du mal à faire oublier que le geste du déserteur d'extrême droite se situe dans la ligne de la politique menée par lui-même et par tous les gouvernements depuis la création d'Israël en 1948.
Les extrémistes, la police, l'armée et les services secrets évitent en général de s'en prendre trop ouvertement aux Arabes israéliens, en territoire israélien. Il y règne pourtant une ambiance anti-Arabes odieuse et constante, que viennent conforter les lois et règlements discriminatoires.
Mais dans les Territoires occupés, aux multiples «check points», à la frontière et sur toutes les frontières intérieures que matérialise maintenant le «mur de la honte», tous les jours l'armée, les services secrets, les extrémistes religieux et même des colons ordinaires assassinent des Arabes palestiniens.