Dans le cadre du plan Canicule 2005, un dispositif vient d'être mis en place par La Poste. Il s'agit de la possibilité pour les collectivités territoriales de signer avec celle-ci une convention pour un nouveau service dénommé «Bonjour facteur».

Cela consiste, en cas de canicule, en une visite quotidienne du facteur, lors de sa tournée, à des personnes isolées dont la liste aura été établie par la collectivité qui aura signé la convention. Le nombre de personnes visitées devrait être au maximum de quatre ou cinq par facteur. Celui-ci devra s'assurer du bon état de santé de la personne, lui prodiguer quelques conseils pour faire face à la forte chaleur et le cas échéant, en cas de problème, alerter les collectivités territoriales concernées. À l'issue de chaque visite, le facteur fera signer à la personne un document et La Poste informera chaque jour la collectivité territoriale sur la situation des personnes signalées.

Ce service sera facturé aux collectivités 3 euros la visite. La Poste le présente comme une nouveauté. Elle oublie un peu vite qu'il y a bien longtemps que de nombreux facteurs, surtout dans les petites villes, n'ont pas attendu ce service payant pour prendre gratuitement des nouvelles des personnes isolées qui sont sur leur tournée ou leur rendre d'autres services comme apporter des médicaments ou quelques courses.

C'est La Poste qui, depuis plusieurs années, rend de plus en plus difficile ce genre de service en fermant les bureaux des petites communes rurales, en supprimant des milliers d'emplois, en rallongeant les tournées au nom de la rentabilité.

Dans ce cas précis, et dans certaines communes pour d'autres services comme d'apporter les médicaments, La Poste invente de le faire payer aux collectivités locales. Pour l'instant, très peu de collectivités ont signé cette convention, d'autant que certaines d'entre elles assurent déjà de tels services. Mais pour La Poste, l'opération «Bonjour facteur» est un moyen de redorer son image en semblant faire du «social».