Contre les nostalgiques de la colonisation : Abrogation totale de la "loi de la honte"!01/02/20062006Journal/medias/journalnumero/images/2006/02/une1957.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Contre les nostalgiques de la colonisation : Abrogation totale de la "loi de la honte"!

Mercredi 25 janvier, Chirac annonçait qu'il demanderait l'abrogation d'une partie de l'article4 de la loi qui fait mention du "rôle positif de la présence française outre-mer". Mais c'est toute la loi -"la loi de la honte", comme l'ont baptisée les Antillais- qui est une injure aux peuples colonisés et à l'Histoire et qui doit être retirée.

À lui seul, le titre de la loi annonce la couleur: "Loi portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés". Certes, parmi les rapatriés, ces Français qui vivaient en Algérie avant l'indépendance, il y avait bon nombre d'artisans, de petits commerçants, d'enseignants qui n'étaient pas des oppresseurs et qui, du reste, auraient pu rester en Algérie si la France avait eu une autre politique. Mais ce n'est pas à ceux-là que la loi pense. Elle s'adresse aux nostalgiques de l'Algérie française et de "l'oeuvre civilisatrice" de la France dans ses ex-colonies, comme le montre la totalité de sa rédaction.

L'article 4, celui qui devrait être abrogé, stipule: "Les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord, et accordent à l'histoire et aux sacrifices des combattants de l'armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit." Les enseignants ont protesté, eux à qui on voulait ainsi imposer d'inculquer à leurs élèves que la colonisation a joué un "rôle positif", en espérant sans doute qu'ils passeraient sous silence la brutalité des conquêtes militaires que les populations locales eurent à subir en Algérie et dans toutes les anciennes colonies. Les Antillais, pour qui la colonisation fut l'esclavage et le travail forcé, se sont aussi mobilisés, et Sarkozy a dû annuler un déplacement aux Antilles.

Finalement Chirac est intervenu. Pour ne pas désavouer sa majorité qui avait voté la loi comme un seul homme en février 2005 (des députés PS l'avaient eux aussi votée, avouant depuis avoir alors "manqué de vigilance"!), Chirac a utilisé un artifice pour faire abroger l'article par le Conseil constitutionnel.

C'est une manche de gagnée contre les nostalgiques du "bon temps de colonies". Cependant rien n'a été touché aux préambules de la loi, dont le premier article dit: "La Nation exprime sa reconnaissance aux femmes et aux hommes qui ont participé à l'oeuvre accomplie par la France dans les anciens départements d'Algérie, au Maroc, en Tunisie et en Indochine ainsi que dans les territoires placés antérieurement sous la souveraineté française. Elle reconnaît les souffrances éprouvées et les sacrifices endurés par les rapatriés (...)". Mais la loi ne dit rien des souffrances éprouvées par les peuples, du fait des massacres et des innombrables crimes coloniaux.

Alors, c'est toute cette loi qu'il faut abroger.

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