Les travailleurs de la sidérurgie ont toutes les raisons d'être inquiets de l'opération d'achat lancée par Mittal Steel, le plus puissant trust sidérurgique du monde, contre Arcelor qui est le deuxième. Ce genre d'opérations se traduit toujours par des suppressions d'emplois.
Les travailleurs de la sidérurgie et leurs familles n'ont pas pu oublier toutes ces opérations qui, depuis les années 1970, sous prétexte de "modernisation" pour faire face à la concurrence internationale, se sont concrétisées pour eux par des fermetures d'usines et des licenciements massifs qui ont ruiné des régions entières. Les gouvernements de droite puis de gauche ont dépensé entre 1970 et 1990 la somme fantastique de 100 milliards de francs pour subventionner la sidérurgie. C'était autant de moins pour les hôpitaux, pour les maisons de retraite, pour l'Éducation nationale. Les actionnaires des entreprises de sidérurgie ont empoché la somme tout en supprimant les trois quarts des effectifs du secteur. C'est de ces opérations, au prix de dizaines de milliers d'emplois supprimés et de milliards dépensés, qu'émergea le trust Usinor qui, fusionnant avec un trust luxembourgeois et un autre, espagnol, donna Arcelor.