L'usine Valéo d'Abbeville qui fabrique des serrures pour automobile vient d'annoncer la suppression de 118 emplois sur les 550 que compte le site, d'ici à 2007. Ce projet patronal entraînerait également la suppression de plus de 200 emplois d'intérimaires.

La direction justifie ces suppressions d'emplois envisagées par des problèmes de compétitivité qui l'inciteraient, dit-elle, à délocaliser des activités vers son usine de Slovaquie.

Il y a plus de quatre ans, en janvier 2002, Valéo annonçait la suppression de 5000 emplois dans le monde, soit 7% de ses effectifs dont 2500 en Europe, et ce alors que le chiffre d'affaires du groupe était multiplié par cinq. Il y a trois ans encore, en 2003, dans l'Aisne, Valéo fermait l'usine de Sissonne, rachetée trois ans auparavant, laissant 232 salariés sur le carreau. Là aussi la nécessité de délocaliser avait été invoquée. Mais le groupe se portait toujours à merveille.

Aujourd'hui ces annonces de suppressions d'emplois surviennent alors que les bénéfices sont en hausse. Les actionnaires engrangeront un bénéfice de 96 millions d'euros pour le premier semestre de cette année contre 72 millions d'euros au premier semestre 2005, soit une augmentation de 30,6%. Le résultat par action a augmenté, lui, de 41,1%.

Alors, que les patrons envisagent de délocaliser ou pas, il y a suffisamment d'argent pour que pas un salarié ne reste sur le carreau.