Depuis le 23 novembre, les 436 travailleurs de Cadence Innovation à Noeux-les-Mines (Pas-de-Calais) et à Sin-le-Noble (Nord), qui fabriquent des pare-chocs pour l'automobile, sont en grève suite à leur liquidation judiciaire.

Ils voyaient disparaître progressivement leurs outils et leurs machines, en partance vers d'autres sites d'équipementiers automobiles. La direction leur demandait de travailler jusqu'à la fermeture, prévue le 21 décembre. Cela aurait permis aux clients, les grands groupes automobiles, de «restructurer» au mieux de leurs intérêts. Les travailleurs en ont décidé autrement: ils ont fermé l'usine et plus rien n'en sort. Ils exigent de conserver leur emploi et veulent qu'on dédommage ceux qui souhaiteraient partir par le versement de 60000 euros et par deux ans de formation.

Comme les usines Sevelnord (Peugeot-Fiat) et Renault-Douai sont à l'arrêt faute de pare-chocs, Faurecia, une filiale de Peugeot-Citroën, s'est présenté de nouveau en candidat à la reprise de l'usine. Les travailleurs l'avaient déjà renvoyé aux pelotes la semaine précédente car Faurecia licencie dans d'autres usines... Pouvait-on sérieusement croire aux embauches? Cette fois Faurecia revient avec des propositions chiffrées: réembauche de la moitié du personnel, 42000 euros et un an de formation pour les licenciés.

Avant la grève, tout cela était soi-disant impossible. Mais les travailleurs veulent des engagements fermes et exigent que les donneurs d'ordre, c'est-à-dire les groupes automobiles, assistent aux négociations et s'engagent eux aussi.