AXA Nanterre-Préfecture : Le personnel entassé dans des «parcs à huîtres»08/02/20072007Journal/medias/journalnumero/images/2007/02/une2010.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

AXA Nanterre-Préfecture : Le personnel entassé dans des «parcs à huîtres»

C'est dans un immeuble rénové et trois immeubles neufs en verre, près du RER Nanterre-Préfecture, qu'ont été déménagés les 4000 salariés des trois sites AXA de la Défense: ceux du bâtiment Jean-Monnet en février 2006 dans le premier, ceux des tours AXA et Voltaire en novembre 2006 dans les autres. Le nouvel ensemble, baptisé «Les Terrasses », était censé bénéficier de toutes les commodités des immeubles modernes.

En guise de modernisme, c'est plutôt le retour aux années 1970, avec les «open space », ces espaces ouverts où chacun dispose d'un petit bureau collé à celui de ses voisins et d'aucun espace pour se mouvoir. Pour la direction, ce serait le retour des échanges et de la communication; pour nous, c'est le dérangement constant dû aux passages permanents et la difficulté pour échanger quelques mots avec ses voisins.

Si les bureaux privatifs des directeurs bénéficient des jeux de lumière, de transparence et de couleur, et de beaucoup d'espace, pour l'ensemble des travailleurs c'est l'entassement. En janvier 2006, dès connaissance des plans d'aménagement des bureaux, les collègues des Terrasses 4 (le premier immeuble mis en service) avaient fait une pétition. Intitulée «Parcs à huîtres » elle protestait contre les espaces réduits qui nous sont alloués.

Ceux qui sont arrivés en novembre dernier aux trois autres Terrasses ont eu encore mieux: ils ont été accueillis dans un chantier et ont dû y travailler pendant plusieurs semaines. Les alentours piétons étaient encore dans la boue d'aménagement d'un parking public et des accès. À l'intérieur des bâtiments, c'est au milieu des peintures d'escaliers, des fils électriques pendants dans les parkings, des interphones d'ascenseurs non branchés que la vie quotidienne s'est organisée tant bien que mal.

Le summum fut le début d'incendie le jour du repas de Noël, trois semaines après l'emménagement précipité. Un feu s'étant déclaré dans une poubelle de gravats près des locaux techniques, ce fut l'évacuation générale. Il y eut alors des personnes bloquées dans les ascenseurs, tandis que l'alarme au restaurant ne se déclenchait pas, etc. Mais AXA est une grande compagnie d'assurance dont le slogan publicitaire est «Vivre confiant »! Sauf apparemment quand on y travaille.

Il est vrai que l'objectif de la direction est plus prosaïque: une réduction des coûts. Ces «tours couchées », bâtiments bas et allongés, lui seraient moins coûteuses en frais de fonctionnement que les grandes tours, et la réduction d'espace pour chaque employé est tout bénéfice pour elle. Si bien qu'elle prévoit, semble-t-il, le même type d'aménagement pour son nouveau projet immobilier «Cap Est » à Val-de-Fontenay.

Ces immeubles tout en longueur, où on se retrouve à devoir arpenter maintes fois la «rue intérieure» du rez-de-chaussée (au point qu'il faudrait des trottinettes!), ont il est vrai un avantage : ils offrent l'occasion de croiser plus souvent des collègues perdus de vue. Cela permettra de discuter plus facilement de la prochaine grève!

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