Depuis que la grève a commencé à l'usine Citroën d'Aulnay-sous-Bois, le climat dans l'usine de Rennes change aussi. Dans les ateliers, les discussions sur les salaires sont plus nombreuses ; les chefs sont nerveux et certains parmi les travailleurs se demandent si le moment n'est pas venu de faire comme nos collègues d'Aulnay. Cela est d'autant plus ressenti que la direction de PSA n'accorde que 1,6 % d'augmentation cette année alors qu'elle diminue de 40 % la prime d'intéressement.

C'est dans ce contexte que la CGT a appelé à un débrayage mercredi 14 mars au changement d'équipe. Plusieurs jeunes travailleurs de l'équipe du matin ont débrayé pour rejoindre le rassemblement prévu au milieu de l'usine. Plusieurs dizaines d'autres travailleurs de l'équipe d'après midi s'y sont joints en arrivant.

Nous étions une centaine au plus fort du rassemblement qui a été suivi par un défilé pendant plus d'une heure dans les ateliers du montage, animé par les slogans " Augmenter nos salaires " et " Et un, et deux, et trois cents euros ". Le cortège, très dynamique, a été salué par de nombreux travailleurs restés sur les chaînes sous la pression de dizaines de chefs chargés de les isoler des grévistes.

Aux plus anciens, ce mouvement rappelait les débrayages de soutien à la précédente grande grève d'Aulnay en 1982. Pour les plus jeunes c'était la première grève. L'envie de recommencer trotte dans les esprits. Beaucoup dans l'usine regrettent d'ailleurs de ne pas y avoir participé, et assurent qu'ils en seront la prochaine fois !