À Angers puis à Cholet, Nantes, Le Mans, Tours ou Blois, les salariés handicapés de la fondation Amipi ont fait plusieurs jours de grève pour revendiquer 5 % d'augmentation des salaires et davantage de respect de la part de l'encadrement.

Dans cette fondation, 900 salariés en grande majorité handicapés ou inadaptés, répartis sur sept sites, fabriquent des câbles électriques, essentiellement pour PSA (Peugeot-Citroën). C'est un organisme à but non lucratif, comme les centres d'aide par le travail ou les ateliers protégés, qui prétend viser l'insertion des personnes handicapées dans la vie normale. De fait, il y a souvent bien peu de différence entre ces ateliers dits " adaptés " et ceux des usines habituelles : même travail répétitif, mêmes horaires et parfois même encadrement de petits chefs méprisants. Quant au salaire, c'est lui qui a fait éclater la grève : la direction ne proposait que 1 % d'augmentation, pour des salaires proches du smic et comprenant une part variable avec la production.

Comme le disait l'une des salariées : " Les chefs nous disent d'aller plus vite, mais au bout du mois on n'a rien en plus. " Et une autre ajoutait qu'elle en avait assez d'être traitée de feignante pour qu'elle travaille plus vite.

Dans ce genre d'entreprise, il n'y a pas directement de profits mais elles fournissent, souvent très bon marché, des services ou des équipements à des usines - automobiles dans ce cas - qui, elles, ramassent de gros bénéfices. D'ailleurs certains patrons aiment s'afficher dans les conseils d'administration de ces organismes à but non lucratif, pour améliorer leur image.

Les salariés d'Amipi ont en tout cas montré qu'ils étaient effectivement des travailleurs comme les autres : prêts à se défendre contre l'exploitation dont ils font l'objet.