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Leur société
Grenoble : Des enseignants en colère
À l'initiative de syndicats d'enseignants, un rassemblement était organisé mercredi 19 septembre, devant le rectorat de l'Académie de Grenoble. Il s'agissait de dénoncer les conditions de la rentrée.
Les raisons ne manquaient pas de manifester face aux attaques du gouvernement. Mais ce rassemblement a surtout été marqué par la présence et la colère de plusieurs dizaines d'enseignants, en lutte depuis la rentrée contre la situation que veut leur imposer le recteur. Ces enseignants sont tous des TZR (titulaires sur zone de remplacement), c'est-à-dire des professeurs qui remplacent, en fonction des besoins, des titulaires absents ou des heures non pourvues par des titulaires. Depuis plusieurs années, leur situation se dégrade et il est de plus en plus fréquent qu'ils soient affectés sur deux, voire trois établissements différents.
À la fin août, plusieurs dizaines d'entre eux eurent la surprise de découvrir qu'ils étaient affectés sur des postes et des matières qui n'étaient pas les leurs. C'est ainsi que des enseignants en lycée technique ou professionnel des matières spécialisées, comme le génie mécanique ou l'électronique, devaient prendre un poste d'enseignant de mathématiques en collège, alors qu'ils n'ont pas du tout été formés pour enseigner cette matière à des collégiens. Pour faire bonne mesure, le rectorat leur proposait une formation accélérée... de 40 heures.
Le fond du problème est que le rectorat de Grenoble se retrouve cette année en manque criant de professeurs de mathématiques en collège. Les recrutements sont insuffisants et, à force de gérer à " flux tendu " , les problèmes se posent. D'où la colère des enseignants, qui refusent de faire les frais de l'incurie de l'administration et veulent continuer à enseigner ce pour quoi ils ont été formés ! Alors, depuis la rentrée ils manifestent et refusent le stage de formation bidon qu'on leur propose. Ils se sont fait entendre vigoureusement lors du rassemblement.
Pour l'instant, le rectorat botte en touche. Le problème n'est pas réglé, et il illustre l'absurdité d'une politique gouvernementale qui refuse de recruter suffisamment d'enseignants, alors qu'il y a de nombreux jeunes, diplômés, formés, et prêts pour assurer l'éducation de la jeunesse.