" Avec tout le respect que je vous dois, monsieur le directeur de l'Assistance publique des hôpitaux de Marseille, je vous demande si vous, vous pourriez vivre avec 784 euros... par mois ? " C'est la question qu'une employée de l'hôpital dont le Contrat d'Accompagnement dans l'Emploi (CAE) va être supprimé, a posée au directeur de l'Assistance publique des hôpitaux de Marseille.

En effet, le pire, c'est que même ces 784 euros vont être amputés, car plus de 315 contrats aidés (CAE) des hôpitaux de Marseille doivent être arrêtés par l'État, qui se désengage et ne veut plus les payer. Ces contrats arrivant à leur terme, le gouvernement a décidé de s'en débarrasser en les mettant sur le compte de l'Assistance publique, en laissant à celle-ci le soin de les financer, alors que les budgets des hôpitaux sont notoirement insuffisants.

Les employés concernés, en colère, ont occupé la direction de l'Assistance publique au cours d'un rassemblement de protestation, à l'appel de la CGT, lundi 19 février. Ils ont expliqué qu'ils en avaient assez de ces contrats précaires, que certains d'entre eux avaient tous fait des TUC, des CES, des CEC et maintenant des CAE.

Premier résultat, la direction a promis de renouveler au moins pour six mois ces contrats. Mais ensuite on ne sait pas, et c'est donc encore plus nombreux qu'ils se sont à nouveau retrouvés dans le hall de la direction générale le lundi 25 février.

Reçus de suite, les manifestants ont tenu à dire : " Nous sommes considérés comme du personnel jetable par la direction de l'APHM. On nous dit que nos postes n'existent pas puisqu'ils ne sont pas budgétisés. Pourtant il y a, par exemple, une employée qui travaille à la plonge aux cuisines depuis près de 20 ans ; avec tous ces types de contrats bout à bout, comment pouvez-vous dire que son poste n'existe pas, qu'il est virtuel alors que c'est son propre chef qui doit la remplacer lorsqu'elle est absente ? "

C'est contre cette hypocrisie qui consiste à nier les problèmes vitaux pour eux que les employés en CAE se battent et s'adressent aussi au reste du personnel hospitalier pour demander leur embauche en priorité.

Mardi 26 février ils ont continué à manifester et la direction s'est alors engagée à rappeler tous les CAE pour leur proposer un poste en CDD en tant qu'ASH ou AEQ (Agent d'Entretien Qualifié), à condition qu'ils répondent aux critères, ce que l'hôpital ne leur a jamais demandé lorsqu'ils travaillaient en CAE...

La mobilisation s'est continuée et une bonne trentaine d'employés s'est rendue à la Mairie afin d'obtenir un engagement. Cela pour rappeler que Gaudin, le maire de Marseille, est doublement responsable de cette situation, d'abord en tant que maire supervisant la gestion de l'Assistance publique et ensuite en tant qu'ami de Sarkozy, responsable des coupes claires du budget.