TPH Services Télécom - Fleury-les-Aubray (Loiret) : contre les cadences et le mépris : on pose le casque !27/02/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/02/une2065.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

TPH Services Télécom - Fleury-les-Aubray (Loiret) : contre les cadences et le mépris : on pose le casque !

Mercredi 20 février en milieu de journée, les salariés de TPH Services Télécom de Fleury-les-Aubrais, près d'Orléans, ont laissé éclater leur ras-le-bol en déposant leurs casques d'écoute. Leur colère porte sur des objectifs jugés par tous " inatteignables ". TPH est une plate-forme téléphonique qui travaille pour le service client de SFR, et les salariés protestent sur les conditions de travail, les salaires et le mépris de la direction.

Depuis mai 2007 pétitions et débrayages se succèdent sans aucune réponse de la part de la direction. Les salariés ne doivent pas dépasser 5 minutes 30 de communication et doivent proposer de plus en plus de prestations. Si tel n'est pas le cas, ils peuvent dire adieu à leur prime. " C'est du travail à la chaîne, explique une salariée, ces objectifs sont tout simplement inatteignables. "

Sans prime, le salaire moyen ne dépasse pas les 1 000 euros, il tourne plutôt autour des 800 à 900 selon l'ancienneté. " Cela fait sept ans que je travaille ici et je n'ai jamais eu autant de mal à joindre les deux bouts ", constatait un employé. Or, dans ce type d'entreprise, il est rare qu'on reste plus de deux ans tant les conditions de travail sont difficiles.

C'est donc l'ensemble des salaires qu'il faudrait revoir à la hausse. Par ailleurs, les travailleurs exigent d'être payés à la fin de chaque mois en fonction des horaires qu'ils ont faits, et non en fin d'année, voire à la fin janvier de l'année suivante. Rares sont les semaines à 35 heures, la plupart tournent plutôt autour de 38 ou 39 heures, et les jours de congés ne peuvent être pris lorsque les employés le souhaitent. Ils sont souvent imposés. En outre, le solde des congés doit se faire fin février, et non en avril comme dans la plupart des autres entreprises.

Les patrons font monter la pression au moyen d'un système d'écoute des lignes. Il faut être de plus en plus performant alors que les défections du matériel informatique obligent souvent à demander aux usagers de rappeler ultérieurement. Ce qui, au passage, fait également essuyer le mécontentement des clients.

Ainsi, mercredi 20 et jeudi 21 février, 80 salariés sur 120 étaient en grève, responsables compris. La direction, qui dans un premier temps refusait le dialogue, a été contrainte de discuter, le directeur du site a même dû écourter ses vacances. Suite à quelques premières avancées, les grévistes ont suspendu le mouvement, mais la détermination reste intacte.

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