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Leur société
La précarité en hausse dans l'Union européenne
Le gouvernement Fillon s'est vanté dans les dernières semaines des 300 000 emplois crées durant l'année 2007. Mais ces emplois sont bien souvent précaires, en contrats à durée déterminée, en intérim ou bien encore en temps partiel, souvent non voulu. Cela, le gouvernement préfère le passer sous silence.
Le développement de la précarité n'est pas spécifique à la France. C'est ce qu'illustre une étude publiée par la Confédération européenne des syndicats sur la situation de l'emploi dans les vingt-sept pays de l'Union européenne. Le rapport de la CES constate qu'en 1997, 22 millions de travailleurs dans l'UE étaient en contrat à durée déterminée ; en 2007, ce sont 32 millions de travailleurs qui sont en CDD. Selon Ronald Janssen, l'auteur de l'étude pour la CES, les contrats à durée déterminée " représentent 30 % du total en Espagne et concernent six millions de salariés. (...) Surtout ce sont les jeunes qui, partout en Europe, sont les plus touchés par ce type de contrats, avec des taux de 40 à 50 % chez les 16-25 ans ".
Le nombre de travailleurs employés à temps partiel est lui aussi en augmentation : il est passé en dix ans de 32 millions à 40 millions. La proportion de ceux qui sont contraints de travailler à temps partiel est aussi en augmentation, passant de 15 % en 2002 à 20 % en 2007.
Ces chiffres témoignent de la dégradation, parfois dramatique, des conditions de travail et des conditions de vie de millions de travailleurs de l'Union européenne. En Allemagne, pays parmi les plus riches d'Europe... et du monde, six millions de salariés, soit 22 % des travailleurs, touchent des " salaires pauvres " selon l'étude. À l'échelle des vingt-sept pays de l'Union, ce sont 31 millions de salariés qui sont payés aux deux tiers du salaire médian de leur pays, c'est-à-dire une misère.
Dans les pays de l'Union européenne, la législation du travail notamment celle qui encadre le contrat de travail, l'embauche, le licenciement, etc., n'est pas partout identique. Mais au-delà des différences, que les gouvernements s'affairent à faire disparaître pour aligner les travailleurs de l'Union vers le bas, la montée de la précarité de l'emploi et de son corollaire, des salaires qui permettent à peine de vivre, témoignent de la façon dont les capitalistes font aujourd'hui leurs profits, pas seulement à l'intérieur des frontières de l'Union d'ailleurs. Tout cela avec l'aide et l'appui complet des gouvernements et des institutions européennes.