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Leur société
Guy Môquet : Flagrant délit
Maria Vuillet est assistante sociale. Le 22 octobre dernier, elle était à la sortie du métro Guy-Môquet avec un collectif pour protester contre la récupération par le gouvernement du jeune résistant communiste qui a laissé son nom à la station. Au même moment et au même lieu, le sous-préfet Frédéric Lacaye présidait, lui, la commémoration contestée.
Maria Vuillet avait accompagné sa fille, étudiante protestataire. Le sous-préfet lui lance : « Je représente la République ». Maria lui répond : « Oui, mais pas celle de Guy Môquet ». Elle est aussitôt menottée par la police, mise en garde à vue et poursuivie pour « outrage ».
Devant le tribunal, le sous-préfet a expliqué qu'il était « seul, avec son chauffeur » et que Maria aurait eu des « paroles désobligeantes, voire insolentes ». Le chauffeur du sous-préfet a déclaré l'avoir entendu dire : « Vous êtes facho ». Mais, interrogé par l'avocat de Maria, il s'empêtre : il a laissé passer trois jours avant de témoigner et a eu une conversation avec le sous-préfet...
Après que quatre témoins de la défense se furent succédé, il en est ressorti que le chauffeur n'était pas dans la station, mais était resté près de la voiture préfectorale. Et un témoin de l'altercation assure qu'à « aucun moment », le mot « facho » n'a été prononcé.
Et, pour mieux souligner le caractère pour le moins peu fiable des propos du haut fonctionnaire, l'avocat a sorti le procès-verbal d'un policier présent, qui indique que le sous-préfet n'était pas seul avec son chauffeur mais entouré de policiers ! Selon la presse qui rapporte la séance, le sous-préfet est sorti livide du tribunal... mais pour autant blanc comme neige.