Les expulsions de sans-papiers continuent : Tout faire pour Taoufik !27/08/20082008Journal/medias/journalnumero/images/2008/08/une2091.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les expulsions de sans-papiers continuent : Tout faire pour Taoufik !

Le jeudi 21 août dernier, des professeurs du lycée professionnel Louis-Girard de Malakoff (92) apprenaient par le Réseau éducation sans frontière qu'un de leurs élèves, Taoufik, devait être expulsé le lendemain matin depuis l'aéroport de Roissy en direction de Casablanca au Maroc.

Taoufik, un élève marocain qui prépare son bac professionnel en mécanique auto et est hébergé par une famille d'accueil, est un élève studieux et apprécié par ses professeurs. Lors de ses différents stages, il avait donné satisfaction à ses tuteurs et employeurs.

Après un anniversaire un peu trop arrosé, une intervention des policiers de la BAC a mal tourné. Taoufik et un de ses amis ont été condamnés à huit mois de prison, dont quatre avec sursis, pour violences aggravées. Libérable le 13 août, Taoufik n'a pourtant pas retrouvé la liberté, comme cela a été le cas de son ami, français, condamné en même temps que lui.

Transféré au centre de rétention de Palaiseau, Taoufik s'est retrouvé le 14 août au tribunal d'Évry, qui a décidé son expulsion. L'affaire avait été préparée en secret sans même que la famille d'accueil ait été prévenue.

Le jeudi 21 août, dès 5 h 30 du matin au hall d'embarquement 2F de Roissy, nous étions une vingtaine, militants de RESF, famille d'accueil, le frère de Taoufik et trois de ses professeurs de retour de congés, pour empêcher son expulsion. Et effectivement, avec l'aide des passagers, et devant ses cris, les policiers ont dû finalement renoncer à l'expulsion.

Mais, mardi 26 vers dix heures, nous étions informés qu'une nouvelle tentative d'expulsion serait réalisée à seize heures, cette fois sur un vol confidentiel, depuis l'aéroport du Bourget. De nouveau, parents d'accueils, professeurs, amis et militants se sont retrouvés, cette fois-ci à une trentaine devant le ministère Hortefeux barricadé pour l'occasion. Aussitôt encadrés par les CRS, puis repoussés vers le métro, nous n'avons même pas été reçus. Depuis, nous n'avons aucune nouvelle de Taoufik.

Où est-il ? Dans les rues de Casablanca où il ne connaît personne ? Quelque part au Maroc où il n'a presque plus de famille ? Dans un autre centre de rétention en France ? Dans le système policier auquel nous nous sommes heurtés, il n'y a visiblement personne pour s'intéresser à un jeune ouvrier marocain et à son entourage.

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