Didier Lombard, le PDG de France Télécom, a écrit au personnel pour présenter les résultats de l'entreprise au troisième trimestre. Malgré la crise, ils sont excellents... pour les actionnaires : le chiffre d'affaires qui continue de monter et le bénéfice est de plus de 5 milliards d'euros. Et Didier Lombard d'ajouter que c'est une chance pour nous d'être à France Télécom !

Dans la réalité de tous les jours, ce qu'il appelle notre chance se traduit d'abord par une réduction continue du personnel. Le plan de suppression de 16 000 emplois, lancé en 2006, continue de s'appliquer, en même temps que la généralisation de la sous-traitance, qui représente à présent 25 000 salariés (soit le quart des effectifs de France Télécom). Les pressions visant à faire démissionner les travailleurs, en utilisant les mutations d'office, sont quotidiennes, ainsi que les propositions faites à des cadres de les aider à fonder leur propre entreprise de services pour devenir prestataires de France Télécom. Il arrive même que l'entreprise maquille la carrière de certains agents pour les envoyer plus vite à la retraite !

Quant à nous annoncer que tout va très bien, au milieu du chaos économique actuel, personne n'y croit. Les difficultés de Nokia, principal fabriquant de téléphones portables, l'annonce d'un plan de licenciements chez British Telecom, la réduction des investissements dans la fibre optique, tout cela suscite une réelle inquiétude pour l'avenir.

Notre PDG a écrit récemment un livre intitulé Le village numérique mondial. Peut-être prépare-t-il lui aussi sa reconversion : comme auteur de science-fiction...