Depuis plusieurs semaines maintenant, la direction du groupe Rhodia cherche à faire avaliser par les organisations syndicales un accord en vue « d'améliorer sa compétitivité ».

Quand les patrons utilisent ce genre de terme, en général, cela ne présage rien de bon pour les travailleurs. En l'occurrence, Rhodia voudrait pouvoir disposer à son gré de la plus grande partie des congés payés, ainsi que des RTT. Cela lui permettrait de mettre les travailleurs en « congés » lorsque les commandes sont au plus bas et de les faire travailler dans le cas contraire. En outre, Rhodia voudrait pouvoir dispatcher les salariés d'un site à un autre, en fonction des besoins, voire même pouvoir les mettre à disposition d'autres entreprises !

Mais ce plan « d'amélioration de la compétitivité » prévoit aussi la suppression de plus de 130 postes au total, sur les sites de Belle-Étoile (Rhône), Valence (Drôme) et Melle (Deux-Sèvres). Cerise sur le gâteau : Rhodia écarte toute idée d'augmentation des salaires pour 2009.

Après les mesures de chômage partiel déjà appliquées fin décembre, ce projet de la direction a un goût de provocation. Le patronat voudrait profiter de la conjoncture économique pour imposer de nouveaux reculs, une flexibilité du travail encore plus grande.

La mobilisation monte sur les sites. De nombreuses réunions d'information sont programmées et la CGT envisagerait un appel à la grève sur l'ensemble des sites de Rhodia. D'ailleurs, lundi 23 mars, des ouvriers de production d'un atelier du site de Belle-Étoile ont donné le ton en débrayant huit heures.

Les semaines à venir s'annoncent mouvementées.