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Leur société
Immigration : Besson (boni) menteur
Le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale, Eric Besson, n'est plus à un mensonge près. Ces dernières semaines, il les multiplie comme d'autres enfilent des perles. Il répète sur tous les tons et dans tous les médias, qu'il n'y a pas de « délit de solidarité » en France, que c'est un « mythe », que l'on peut aider des étrangers en situation irrrégulière sans être inquiété si l'on est de bonne foi !
Le ministre ment effrontément quand il affirme « qu'en 65 ans, depuis qu'existe l'article L 622-1 du Code d'entrée et de séjour des étrangers et du droit d'asile, personne n'a jamais été condamné pour avoir simplement hébergé, donné à manger ou transporté en auto-stop un étranger en situation irrégulière ». Selon le ministère de l'Immigration cet article contesté aurait été invoqué par la justice 4 800 fois en 2008 contre les passeurs. Mais le problème, c'est qu'il est également utilisé pour réprimer ceux qui apportent une simple aide humanitaire aux migrants en détresse. Les faits démentent les propos du ministre : les témoignages de bénévoles, de militants associatifs inquiétés, arrêtés et condamnés sont nombreux.
Dans le seul département du Pas-de-Calais, où se concentrent la plupart des réfugiés qui cherchent à gagner le Royaume-Uni, neuf bénévoles ont été mis en cause sur la base de cet article, ces six dernières années. Le 25 février dernier, une militante de l'association Terre d'Errance était interpellée par la police, mise en garde à vue, puis relâchée : il lui était reproché d'avoir rechargé les batteries des téléphones portables des clandestins ! Une autre a été accusée de transporter des clandestins... qu'elle emmenait à l'hôpital, car malades. Gardes à vue, écoutes téléphoniques, filatures deviennent désormais monnaie courante contre ceux qui aident les migrants en détresse.
Pour mériter son poste de ministre, Besson défend les lois scélérates qui répriment les étrangers en situation irrégulière et criminalise ceux qui leur apportent aide et soutien. Cet article de loi est donc contesté par les associations humanitaires, de la Cimade au Gisti, en passant par l'association Salam du Nord-Pas-de-Calais, dont l'un des dirigeants doit d'ailleurs passer en procès, et bien d'autres encore. Le 8 avril, ils étaient des milliers dans les rues de plusieurs villes en France à réclamer l'abrogation de cet article. Le même jour, la proposition de loi socialiste qui visait à supprimer justement ce « délit de solidarité » était tout simplement rejetée par la Commission des lois de l'Assemblée nationale.
Besson affirme que cet article lui sert à lutter contre les passeurs et les réseaux mafieux, mais il ment. Il y a sans cela bien assez d'articles dans le code pénal pour s'attaquer aux réseaux criminels qui organisent le trafic d'êtres humains. Le vrai problème, est que le gouvernement n'apprécie pas que l'on conteste sa politique de plus en plus répressive contre l'immigration. Il admet encore moins que de simples citoyens, indignés par le sort que l'on réserve aux étrangers sans papiers, s'organisent, leur viennent en aide et créent des réseaux de solidarité humanitaire.
C'est à dessein que le gouvernement entretient la confusion entre « aidant » et « trafiquant » et refuse de lever l'ambiguïté. Ainsi la police peut en toute tranquillité faire pression sur les centres d'acccueil pour demandeurs d'asile afin que leur soient livrés les sans-papiers hébergés dans les foyers. Elle peut intimider les bénévoles, les militants associatifs et les sommer de s'expliquer sur l'aide humanitaire, sociale et juridique qu'ils apportent aux sans-papiers. Elle peut également multiplier les contrôles près des centres d'accueil pour rafler les clandestins, poursuivre et condamner pour outrage et/ou incitation à la rébellion, quiconque s'oppose aux brutalités ou demande simplement des explications lors des expulsions.
Les discours du gouvernement Besson-Sarkozy sur sa prétendue « lutte contre l'esclavage moderne » sont des mensonges purs et simples pour couvrir une politique odieuse.