Cette semaine le gouvernement a pris prétexte de l'emploi des jeunes pour se faire valoir. Tout d'abord Sarkozy s'est fait filmer en compagnie d'une brochette de patrons de grandes entreprises qui ont promis d'embaucher 24 000 jeunes en 2009 et 2010.

C'est évidemment de l'esbroufe de la part du président comme de celle des patrons. Tout d'abord ce sont les mêmes patrons de grandes entreprises qui multiplient les plans de licenciements chez eux ou chez leurs sous-traitants. Ensuite il ne s'agit évidemment pas d'embauches à proprement parler mais de contrats d'apprentissage. Et enfin ce type de contrat d'apprentissage a diminué de 25 000 ces cinq derniers mois. De plus, le nombre des contrats de travail spécifiques à la jeunesse, apprentissage, alternance et autres, est en diminution constante à l'image du nombre d'emplois en général. Les coups de publicité du gouvernement n'y changent rien.

La ficelle étant un peu grosse et le pas de deux de Sarkozy et du grand patronat n'ayant convaincu personne, Martin Hirsch, haut commissaire à la Jeunesse, s'est dit, dimanche 19 juillet, inquiet de la politique gouvernementale en matière d'emploi des jeunes. Son inquiétude n'aura duré que 48 heures, puisque mardi 21 Sarkozy l'a rassuré lors d'un déjeuner.

Hirsch conserve donc sa fonction qui consiste à déplorer que le taux de chômage des jeunes soit trois fois supérieur à la moyenne nationale sans y opposer autre chose que des mots. Le grand patronat continuera quant à lui à licencier comme il l'entend et à prendre les jeunes dont il a besoin en les payant au lance-pierre grâce à des contrats faits sur mesure. Et l'État poursuivra sa politique générale de suppressions de postes dans la fonction publique, politique qui pèse évidemment au premier chef sur les jeunes qui cherchent un emploi.

Cet été 650 000 jeunes sont sortis du système scolaire, dont 120 000 sans aucune formation, et vont chercher un premier emploi. Il y a peu de chance que la politique « forte et ambitieuse » pour l'emploi des jeunes voulue par Sarkozy leur serve de consolation.