États-Unis : Accumulation de richesses à un pôle, accumulation de pauvreté à un autre25/11/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/11/une2156.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : Accumulation de richesses à un pôle, accumulation de pauvreté à un autre

Selon les derniers chiffres officiels, le chômage aux États-Unis touche 10,2 % de la population active, le taux le plus élevé depuis vingt-six ans. Plus significative peut-être sur la dégradation des conditions de vie est la statistique sur la faim dans le pays publiée le 17 novembre par le ministère de l'Agriculture : 49 millions d'Américains sont comptés en état « d'insécurité alimentaire » en 2008, une hausse de 31 % en un an.

Les États-Unis restent pourtant parmi les principales puissances agricoles de la planète et le pays n'a été dévasté ni par une catastrophe climatique, ni par une guerre. L'augmentation de la misère et de la détresse alimentaire sont bien à porter au compte de la crise économique et de ses conséquences pour les familles populaires.

Dans le même temps, la presse économique se répand sur les « opportunités d'investissement » saisies par le milliardaire américain Warren Buffet grâce à la crise économique en rachetant des actions du groupe pétrolier Exxon, de Nestlé ou du groupe de la distribution Wal-Mart. Dans cette dernière société, la participation de Buffet est passée de 19,9 millions d'actions fin juin à 37,8 fin septembre. Il a aussi déboursé, début novembre, 26 milliards de dollars pour racheter la majorité du capital de la société de chemin de fer américaine Burlington Northern Santa Fe.

Il y a un an, en pleine crise financière, Waren Buffet et ses milliards avaient été présentés par la presse comme un sauveur potentiel de la finance américaine. Il avait investi 5 milliards de dollars dans la banque Goldmans Sachs à un moment où l'action chutait de 115 à 60 dollars. Mais aujourd'hui l'action est remontée à plus de 170 dollars après que l'État fédéral américain a ouvert tout grand les vannes de l'argent public aux banques. Ainsi, si certains commentateurs s'extasient sur le « génie » de Buffet, ils oublient qu'actuellement il fait « ses courses » en partie grâce à l'argent public versé à Goldman Sachs.

Cette concentration du capital illustrée par les positions prises par Warren Buffet dans des entreprises variées ne va sauver aucun travailleur aux États-Unis du licenciement, du chômage, de la misère. La richesse à un pôle, la misère à un autre, voilà ce que la crise actuelle accélère de façon impitoyable.

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