Pendant que la vie devient de plus en plus dure pour les classes populaires, pendant que les licenciements, les suppressions d'emplois se multiplient et que le nombre de chômeurs s'envole, Sarkozy et son gouvernement essaient d'amuser la galerie en demandant à chaque préfet d'organiser un débat sur l'« identité nationale ». Une campagne aussi stupide que crasseuse, mais pas gratuite. Elle est destinée, à l'approche des élections régionales, à la frange de l'électorat de droite que Sarkozy avait réussi à prendre à Le Pen lors de l'élection présidentielle de 2007 et qu'il voudrait bien garder.
Un électorat d'extrême droite pour qui tous les maux de ce pays, du chômage à l'insécurité en passant par la dégradation de l'enseignement, c'est la faute aux immigrés. Un électorat haineux vis-à-vis des étrangers. Mais, attention, pas vis-à-vis de tous les étrangers ! Vis-à-vis des étrangers pauvres, de ceux qui travaillent ou voudraient le faire. Sa haine des étrangers rejoint sa haine des pauvres, sa haine des travailleurs.