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- Lutte ouvrière n°2156
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Leur société
Pôle Emploi : Effectif insuffisant face à la montée du chômage
Devant des cadres de Pôle Emploi réunis le 23 novembre à Paris, Sarkozy s'est senti obligé de reconnaître que les employés n'arrivaient pas à traiter comme il le faudrait le suivi et l'indemnisation des chômeurs.
Tout en défendant la fusion entre l'ANPE et l'Assedic qui a donné naissance à Pôle Emploi début 2009, il a cependant déclaré que, dans le contexte actuel de montée du chômage, il n'était « pas fermé » à l'embauche de renforts dans certaines régions. Mais pas question d'embauches définitives : les salariés embauchés n'auront droit qu'à un CDD... valable jusqu'à la fin de la crise. Et comme le gouvernement parle déjà de « reprise », en dépit de ce que chacun peut vivre, il y a fort à craindre que ces embauches soient éphémères...
La fusion entre les deux organismes avait pour objectif de diminuer le nombre d'employés et, comme il fallait s'y attendre, elle a amené un engorgement dans le traitement des dossiers des chômeurs. Si l'on y ajoute la montée brutale du chômage due à la crise, qui se traduit par des dizaines de milliers de licenciement d'intérimaires et de CDD et la multiplication de plans prétendument sociaux, cela crée une situation de blocage dont pâtissent les chômeurs en premier lieu, mais aussi les employés de Pôle Emploi. Selon les syndicats, en période dite normale l'effectif pour fonctionner correctement devrait être d'au moins 60 000 personnes ; or les employés ne sont que 48 000. Et alors que le gouvernement s'était engagé à ce que chaque employé ne suive que 30 à 60 chômeurs selon la complexité des dossiers, ils doivent traiter 64 dossiers en moyenne, ce qui veut dire beaucoup plus pour certains d'entre eux.
Face à ce sous-effectif criant et à la surcharge de travail qui en découle, les salariés de Pôle Emploi avaient été nombreux (plus de 40 %) à faire grève en octobre pour réclamer des embauches. C'est sans doute la crainte de coups de colère, à la fois parmi les salariés de Pôle Emploi et les chômeurs qui attendent de percevoir leurs indemnités, à défaut qu'on leur propose un emploi qui n'existe pas, qui a conduit Sarkozy à autoriser des embauches.
Le nombre n'a pas encore été annoncé, mais il y a tout à craindre qu'il soit insuffisant et, de toute façon, elles doivent être faites en CDI, pour que les futurs embauchés de Pôle Emploi ne deviennent pas à leur tour des chômeurs dans quelques mois !