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Leur société
Médicaments « devant le comptoir » : Ce sont toujours les malades qui trinquent
Jusqu'au 1er juillet 2008, aucun médicament, même les non remboursés, ne pouvait être directement accessible aux clients d'une pharmacie. Ils devaient être derrière le comptoir, délivrés par le pharmacien. Depuis cette date, plusieurs centaines de médicaments non remboursés sont passés « devant le comptoir » des pharmacies, disponibles en libre-service. Comme il fallait s'y attendre, cela n'a pas permis « d'obtenir le meilleur traitement au meilleur prix », comme l'annonçait alors Roselyne Bachelot, la ministre de la Santé, mais a offert une nouvelle source de profits aux laboratoires pharmaceutiques et, dans une moindre mesure, aux pharmaciens.
Pour ces médicaments, comme pour tous les médicaments non remboursés, les prix sont libres, aussi bien le prix de vente du fabricant à l'officine que celui du pharmacien à l'utilisateur, et ceux-ci ne sont fixés qu'en fonction de critères commerciaux : situation géographique de l'officine, type et importance de la clientèle, lutte contre la concurrence, etc.
Pour les pharmaciens, ce système du libre-service leur permet de vendre le produit le plus cher sans état d'âme : ce ne sont pas eux qui l'ont conseillé, c'est le client qui l'a choisi ! Une soixantaine de médicaments accessibles en libre-service, en particulier parmi les plus courants, ont en effet un ou plusieurs équivalents beaucoup moins chers... mais ceux-ci sont bien cachés derrière le comptoir ! Ces équivalents, eux aussi disponibles sans ordonnance, mais toujours remboursés par la Sécurité sociale, ont de ce fait un prix fixé figurant sur le conditionnement... un prix qui peut être jusqu'à deux fois ou deux fois et demi moins élevé.
Devant ou derrière le comptoir, le médicament, pour ses fabricants, reste une marchandise comme une autre, dont la principale qualité est de permettre de faire des profits.