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Dans les entreprises
SNCF : Après la pagaille de fin d'année, Pépy persiste et signe
Guillaume Pépy, président de la SNCF, est resté droit dans ses bottes lorsqu'on l'a interrogé sur RTL, le 9 janvier, à propos des graves incidents qui ont marqué la fin de l'année 2010.
La paralysie du trafic suite à la neige ; les vingt-six heures de voyage entre Strasbourg et Port-Bou ; les voyageurs pour Nantes se retrouvant à Rennes et vice versa ; les retards multiples sur toutes les lignes, de banlieue comme de grandes lignes ; les voitures hors service circulant quand même sur des parcours internationaux comme Paris-Venise ; les voyageurs et les élus de la région Rhône-Alpes (parmi d'autres) déposant plainte contre la SNCF pour dysfonctionnements, etc., rien n'y fait. Pour Guillaume Pépy, qui déclare assumer vaillamment la responsabilité de tout cela, la SNCF et son service dit public vont quand même très bien.
Ce qui ne va pas ? Les grèves ! Et particulièrement, celles lancées par le syndicat SUD-Rail. Pépy reprend l'expression d'un journaliste pour les qualifier de « grèves réveillon », « légales mais extraordinairement choquantes », précise-t-il lorsqu'elles se sont déroulées pendant la période des fêtes de fin d'année. Pépy se garde évidemment d'expliquer que les grévistes réclamaient le plus souvent des embauches qui permettraient d'assurer correctement les roulements des trains, en faisant en sorte qu'un employé défaillant pour cause de maladie par exemple, puisse être remplacé sans difficulté, ou en permettant de prendre normalement les congés, etc.
La direction de la SNCF ne renonce pas aux économies qu'elle compte faire afin d'atteindre les objectifs financiers qu'elle s'est fixés et qui se comptent en milliards d'euros pour les prochaines années. Elle maintient les 2 000 suppressions d'effectifs pour 2011, qui ne peuvent pas contribuer à améliorer le trafic : le personnel est déjà en nombre insuffisant et les matériels et les infrastructures sont mal entretenus. Sans parler du cloisonnement de l'entreprise et de sa division en établissements et activités différents rendant difficiles, voire impossibles, les interventions rapides et coordonnées en cas de problème.
Dans la même interview, Pépy a tout de même reconnu qu'il faut « rendre les trains plus résistants aux grands froids », « élaguer le long des voies », de façon à éviter que les arbres tombent régulièrement sur les rails, et multiplier les équipements permettant « le dégel des aiguillages pris par la glace ». Autant de services qui existent, mais sont aujourd'hui réduits à peau de chagrin.
Embaucher au lieu de supprimer du personnel, investir dans les matériels et leur entretien, revenir à une organisation coordonnée à l'échelle d'un réseau national ferroviaire, voilà ce que devrait être la tâche d'un Pépy et de son ministère de tutelle, au lieu de s'en prendre avec démagogie aux syndicats et aux grévistes.