Depuis plus de trois semaines, une vague de révoltes populaires secoue la Tunisie. Malgré une répression sanglante qui a fait vingt morts, le gouvernement ne parvient pas à la briser. Au départ, il y a le suicide par le feu d'un jeune chômeur vivant de vente ambulante pour protester contre la confiscation par la police de son étal, qui lui permettait de faire vivre toute sa famille. Depuis, les manifestations se sont répandues dans plusieurs villes du pays, violemment réprimées partout. Elles sont le fait de la jeunesse populaire, chômeurs, travailleurs, ménagères, protestant contre le chômage, contre la pauvreté, mais aussi contre la dictature de Ben Ali qui règne sur le pays depuis vingt-trois ans avec le soutien de toutes les grandes puissances. Sur ce terrain, les manifestants ont été rejoints par d'autres catégories, lycéens et avocats.
Bien sûr, parmi les causes de cette révolte, il y a des raisons politiques propres à la Tunisie : l'absence de libertés élémentaires, le flicage du pays au profit de la dictature, la corruption notoire des sphères dirigeantes et la mainmise de la famille du dictateur sur l'économie du pays.