Dans bien des hôpitaux de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, les directions sous-traitent les comptes-rendus médicaux et opératoires à des entreprises privées. Autrement dit, après que les médecins ont dicté ces comptes rendus sur un dictaphone, l'enregistrement est transmis à ces entreprises pour qu'elles se chargent de les remettre par écrit... Parfois avec des erreurs car elles ne sont pas en contact direct avec le médecin. Ainsi, pour éviter d'embaucher des secrétaires médicales, voire en réduire l'effectif, l'AP introduit des risques d'erreurs, qui peuvent avoir des conséquences graves, et la dégradation de la confidentialité.

À Beaujon, les secrétaires se sont mobilisées contre une telle pratique. Puis, par l'intermédiaire du Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail, elles ont mandaté un cabinet d'expertise indépendant pour prouver que le projet remettrait profondément en cause leurs conditions de travail. La direction de Beaujon a attaqué en justice ce recours à l'expertise. Le 17 septembre 2010, le tribunal de Nanterre lui a donné tort et a confirmé la validité de l'expertise. Mais la direction de Beaujon a fait appel. Et c'est finalement le 2 mars dernier que la cour d'appel de Versailles a confirmé la validité de l'expertise.

La direction de cet hôpital aurait pu tout simplement écouter les secrétaires et tenir compte de leur avis.