À la fin du mois de février sont arrivées les factures d'eau pour les habitants de Vierzon. Certaines avaient doublé, voire triplé !

Des factures atteignaient les 1 000 euros. Et peu à peu il est devenu évident que Veolia, qui jusqu'au 31 décembre distribuait l'eau sur la ville mais va être remplacé par une régie municipale, avait particulièrement salé les factures, faisant n'importe quoi, puisque beaucoup étaient établies sur la base d'estimations et non pas en relevant les compteurs.

C'est ainsi qu'un consommateur payant habituellement 140 mètres cubes par an se voyait estimé 373 mètres cubes pour neuf mois, soit un solde à payer de 793,60 euros ! Un autre passait de 18 m³ relevés à 174 m³ (estimés !), un autre passait de 42 à 143 ! Et ainsi de suite. Des personnes âgées apprenaient que leur consommation était passée de 15 m³ à 100 m³ (elles devaient payer plus de 500 euros alors que leur retraite est de 800 euros). Un propriétaire d'une maison vide depuis un an a reçu une note pour une consommation de 30 m³.

De nombreux habitants ont aussitôt relevé leurs compteurs, fait des comparaisons et multiplié les démarches au siège de Veolia. Beaucoup ont fait opposition, pour que les factures ne soient pas prélevées.

Les employées avaient bien du mal à expliquer les raisons des hausses. Certaines factures ont été révisées, mais Veolia raflera quand même des milliers d'euros, notamment sur le dos des plus isolés et des plus pauvres qui ont payé leur facture.

Veolia va être remplacé, en tant que distributeur de l'eau à Vierzon, à partir du début de 2011 par une régie municipale, « Réa vie », tout en gardant pour deux ans la maintenance du réseau.

Pendant des années, Veolia a fait payer l'eau aux habitants à des prix particulièrement élevés (on en est à 4,12 euros le mètre cube). Les études réalisées pour remunicipaliser ont montré que Veolia empochait ainsi un bénéfice de 559 510 euros en moyenne par an. Et pour la dernière fois elle a visiblement voulu faire payer la population et rafler des milliers d'euros supplémentaires sur le dos des plus pauvres, dans une ville où les familles populaires ont des revenus particulièrement modestes. C'est ce qui s'appelle dans leur jargon « conforter les bénéfices »

Mais ça n'est pas passé en douceur et les réactions risquent fort de continuer !