Interrogé sur RTL le lundi 12 décembre, François Hollande a déclaré à propos de la retraite à 60 ans : « Ceux qui ont commencé leur vie professionnelle à 18 ans, qui ont 41 années de cotisation... 42 ans, pourront partir à 60 ans. Ceux qui n'ont pas leur durée de cotisation ne le pourront pas. Après, il y aura une négociation, parce qu'il faudra bien revenir sur la réforme des retraites. »

Lors des primaires socialistes, Hollande était resté dans le flou. Il semblait suivre le programme du PS, qui affirme sur un ton décidé que relever l'âge de départ en retraite au-delà de 60 ans « constituerait une injustice », tout en envisageant, mais sans le claironner, la possibilité d'une hausse des annuités et d'une augmentation des cotisations salariales, et pas seulement patronales. Mais, de glissement en glissement, Hollande en est déjà aux 42 ans de cotisation et renvoie même le problème des métiers pénibles à une réforme ultérieure.

Quant à l'immense majorité des travailleurs, ils n'ont rien à attendre du candidat du Parti socialiste : pour tous ceux et surtout toutes celles qui ont eu des carrières « à trous », pour les moins de 25 ans et les plus de 50 ans qui sont les plus touchés par le chômage, la retraite signifiera une baisse de revenus de plus en plus insupportable.

Le projet socialiste était déjà, sur le fond mais de façon un peu enveloppée, la continuation du plan Fillon. Hollande met les pieds dans le plat et le revendique : un candidat, affirme-t-il, ne prend dans le projet d'un parti que « ce qui lui paraît essentiel » et ne prend d'engagement que « devant le pays ». Mais visiblement, le pays que Hollande prend en considération est fait de ceux, grand patronat et banquiers, qui veulent faire peser sur la population toutes les conséquences de la crise qu'ils ont provoquée.