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- Lutte ouvrière n°2268
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Dans les entreprises
CAF de Nancy : Salariés et allocataires, une même galère
À la Caisse d'allocations familiales de Meurthe-et-Moselle, la direction s'évertue à augmenter les cadences de travail. Depuis un an, chaque technicien doit traiter 35 dossiers par jour, contre 30 auparavant, sous peine de se faire taper sur les doigts par sa hiérarchie. L'idée de rétrograder les retardataires au niveau salarial inférieur est même évoquée, alors que seule une toute petite minorité d'agents atteignent l'objectif fixé.
Mais c'est sur les nouveaux techniciens que la pression est la plus forte. Alors que leurs dix-huit premiers mois sont consacrés à la formation et à l'apprentissage des nombreuses prestations versées, la direction les soumet à l'objectif de 28 dossiers par jour.
En juillet, quatre jeunes techniciens en CDI n'atteignant pas cet objectif ont été licenciés, malgré le débrayage de plus de la moitié des salariés. Cette fois, ce sont trois collègues supplémentaires qui ont reçu leur lettre de licenciement.
Pour les salariés et les allocataires, cette situation est intenable. Plus de 23 000 dossiers en retard s'accumulent et les allocataires n'en peuvent plus de patienter, face à des délais de traitement dépassant un mois. Mardi 10 janvier, lors d'une assemblée générale appelée par les syndicats CGT-CFDT-FO et qui a regroupé une centaine de salariés, il a été décidé de maintenir un piquet de grève à l'accueil durant une heure chaque jour pour s'adresser aux allocataires.
Tous les jours, entre quinze et trente grévistes étaient heureux d'y recevoir de nombreuses marques de soutien de la part des allocataires, qui subissent aussi les conséquences du manque de personnel.
Lundi 16 janvier, un rassemblement d'une centaine de personnes se tenait devant la CAF, avec le soutien de militants CGT d'autres entreprises et d'une association de chômeurs. Comme personne n'avait daigné les recevoir depuis le début du mouvement, les grévistes ont envahi le Comité de direction qui se tenait au même moment.
Pour l'instant, la direction parie sur le fait que son intransigeance découragera les grévistes. Mais pas sûr que ces derniers, confrontés quotidiennement à la pression et à la baisse des effectifs, décident d'en rester là.