Grèce, le nouveau plan d'austérité : Violente attaque contre les travailleurs16/02/20122012Journal/medias/journalnumero/images/2012/02/une2272.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grèce, le nouveau plan d'austérité : Violente attaque contre les travailleurs

Réduction du salaire minimum de 22 % dans le secteur privé, qui descendra à 600 euros, réduction du salaire des nouveaux embauchés, qui tombera à 490 euros, réduction d'un tiers des retraites complémentaires qui permettent à beaucoup de maintenir une pension à un niveau un peu moins misérable : telles sont les mesures d'austérité votées le 12 février par le Parlement grec.

Elles s'inscrivent dans les attaques systématiques contre les salaires et les retraites, alors que le taux de chômage dépasse désormais les 20 % et que les prix s'envolent.

Ce ne sont pourtant pas les réactions qui ont manqué ces derniers temps, de la part des travailleurs grecs, contre cette situation. En automne a commencé une grève illimitée des sidérurgistes de l'entreprise Elleniki Halyvourghia (Aciéries grecques), une lutte défensive qui a traversé des moments très difficiles et a montré les limites d'une riposte isolée. Le 17 janvier a eu lieu une grève générale des travailleurs de l'Attique, la région d'Athènes, qui représente environ la moitié de l'économie. La participation aux manifestations a été peu convaincue, du fait d'une politique syndicale pour qui il s'agit plus de fournir un exutoire à la mauvaise humeur que de chercher vraiment à arrêter les attaques.

À l'annonce des nouvelles mesures, la confédération générale du travail GSEE, le syndicat du secteur public Adedy et le syndicat lié au Parti communiste Pame ont proclamé une grève générale les vendredi 10 et samedi 11 février. Pendant deux jours de suite, des cortèges de protestation ont traversé Athènes et les autres villes de Grèce, tandis qu'une foule de travailleurs occupait la place devant le Parlement.

Le grand rendez-vous était cependant dimanche 12 quand, dès le début de l'après-midi, une foule énorme s'est répandue sur cette place Syntagma et dans les rues adjacentes, pour protester contre cette poignée de députés qui s'arrogent le droit de décider du sort de millions de personnes. La présence massive de travailleurs, de retraités, de jeunes, organisés ou non, leur volonté de rester sur la place tard dans la nuit, est ainsi apparue. Et cela même si l'unique image transmise par les télévisions du monde entier a été celle d'Athènes en proie au feu suite aux affrontements violents, des affrontements provoqués entre autres par la police qui, déjà aux alentours de 17 h 30, chargeait la foule sur la place.

Pendant que des dizaines de milliers de personnes continuaient à manifester malgré la fumée des grenades lacrymogènes, et que des milliers de jeunes et de policiers s'affrontaient, le Parlement votait ses mesures draconiennes. Mis à part l'opposition de gauche, seuls quelques dizaines de députés, bien plus par calcul personnel que par conscience, se sont démarqués des décisions de leurs partis respectifs en votant contre. La politique du gouvernement d'unité nationale, soutenu par l'Union européenne, le FMI et la BCE, a ainsi fait un pas dans les attaques contre les salaires et les droits des travailleurs.

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