Alors que la consommation de produits pétroliers serait stagnante ou en baisse, les bénéfices de toutes les compagnies pétrolières internationales sont en hausse. Il n'y a là aucun mystère. En période de crise, les trusts les plus importants, ceux qui tiennent la production, le raffinage et la commercialisation des produits pétroliers entre leurs mains, parviennent à augmenter leurs profits, ne serait-ce qu'en imposant des prix de monopole. Ils gagnent plus en produisant moins, et la différence vient de la surexploitation des travailleurs comme du vol manifeste des consommateurs.

Mais les consommateurs eux-mêmes ne sont pas tous égaux devant le braquage des compagnies. Les capitalistes, qui eux aussi doivent payer plus cher les produits pétroliers, peuvent toujours augmenter leurs prix pour compenser la hausse du coût du pétrole. Pour les artisans, surtout ceux qui ont une clientèle populaire, c'est plus difficile mais c'est encore faisable pour l'instant.

En revanche pour les salariés, les retraités, les pensionnés et les chômeurs, c'est impossible, car les travailleurs ne décident jamais du montant de leurs revenus ! Ainsi, on voit des familles contraintes de choisir entre se chauffer et payer leur loyer, des travailleurs être contraints de dépenser une bonne partie de leur paye en gazole parce qu'ils n'ont pas le choix.

En période de crise, le droit des actionnaires de Total de voir grossir leur magot se traduit, pour de nombreuses familles ouvrières, par devoir claquer des dents.