Dans son catalogue de propositions, Sarkozy a dit souhaiter que tous les élèves de terminale de baccalauréat professionnel soient systématiquement envoyés en apprentissage dans les entreprises, ceci pour leur permettre de trouver plus facilement un emploi.

Sarkozy veut apparaître comme celui qui se préoccupe de l'avenir des jeunes de milieu populaire, dont sont issus la presque-totalité des élèves de lycées professionnels. Mais pour donner un emploi aux jeunes, il faudrait déjà qu'il y en ait, ce qui n'est pas le cas et, si ce projet se réalisait, cela aboutirait au contraire à créer plus de chômage... chez les enseignants, puisque quelque 250 000 élèves sont en terminale de bac pro.

Cela aurait aussi des conséquences graves pour les jeunes. Avec le passage des bac pro en trois ans au lieu de quatre, ils ont déjà perdu des centaines d'heures d'enseignement théorique et pratique. Ils en perdraient encore autant. Il y a aussi le risque que des patrons voient dans ces apprentis une main-d'oeuvre d'appoint à bon marché, ce qui existe déjà dans certains lieux où les élèves effectuent leurs stages obligatoires. Et même si, il faut l'espérer, beaucoup de patrons auraient à coeur de former ces apprentis, l'expérience acquise par les élèves serait forcément limitée à un type d'activité pratiquée dans une entreprise, et non plus unifiée sur le plan national. En outre, la perte d'heures d'enseignement général leur causerait du tort, face à la concurrence des sur-diplômés qui postulent pour un emploi.

Pour l'instant, les souhaits de Sarkozy ne sont que des paroles en l'air, mais nul doute qu'un projet de ce genre est déjà à l'étude dans les bureaux du ministère de l'Éducation.