Le spectacle se voulait grandiose à Villepinte dimanche 11 mars, où Sarkozy tenait son grand meeting. Tous les ministres en rang d'oignons, assaisonnés de quelques vedettes, l'épouse d'un ancien président de la République, dix TGV, 700 cars : tout était fait pour impressionner l'électorat de droite dont une partie louche un peu trop vers Marine Le Pen. Le langage était adapté à la cible : s'adresser à cette bourgeoisie petite et moyenne qui se cramponne à sa propriété, qui méprise les salariés et qui vote traditionnellement à droite. Le langage de classe suintait de toutes les phrases d'un discours où même les envolées sur la justice sociale transformaient la course à l'argent en mérite et l'enrichissement en preuve de réussite, fût-il acquis par l'exploitation ou la spéculation.
Les travailleurs, en revanche, ont eu droit au mépris à peine déguisé lorsque Sarkozy s'en est pris aux « assistés », aux « fraudeurs aux allocations », de quoi chatouiller agréablement les oreilles de tous les petits patrons réactionnaires pour lesquels les salariés qui ont un travail sont des fainéants, et ceux qui sont au chômage l'ont bien cherché.