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- Lutte ouvrière n°2278
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Dans les entreprises
3 Suisses Roubaix : En lutte contre la machine à licencier
Jeudi 22 mars, une soixantaine de salariées licenciées des magasins 3 Suisses sont venues de toute la France au tribunal des prud'hommes de Roubaix pour contester leur licenciement.
Elles sont venues de Strasbourg, de Caen, de Montpellier... pour dire non à la manière dont la direction des 3 Suisses les a traitées. En effet, il n'y a même pas eu de plan social pour les 247 licenciées, mais une série de licenciements individuels.
Ce groupe est pourtant riche à milliards puisque 51 % des actions sont possédées par le groupe Otto, une des premières fortunes allemandes, et 49 % par la famille Mulliez (Auchan, etc.). La direction comptait sans doute sur la dispersion des salariées des magasins et sur le fait qu'elles sont peu nombreuses dans chacun pour qu'il n'y ait pas de réaction.
Le cortège joyeux qui attendait le DRH devant les Prud'hommes a amené un bon démenti ! Sous les trompettes et les sifflets, il s'est faufilé dans le bâtiment pendant que les salariées distribuaient des tracts aux passants et collaient partout des affiches détournant une publicité de l'entreprise où des femmes brandissent un drapeau et serrent le poing. Le slogan était devenu : « Les ex-3 Suisses se battent pour stopper la machine à licenciements abusifs » et « chomathérapie » pour toutes.
Une trentaine de travailleurs de Goodyear Amiens, des délégations de salariés de La Blanche Porte, de La Redoute, des militants de Lutte Ouvrière et du PC sont venus les soutenir et des passants faisaient des signes de solidarité. Qu'un groupe aussi riche ose mettre à la rue des centaines de travailleurs est un scandale inadmissible.